Iberolacerta aranica
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Iberolacerta aranica

Lézard pyrénéen du Val d'Aran, Lézard du Val d'Aran

Iberolacerta aranica, le Lézard du Val d'Aran, est une espèce de sauriens de la famille des Lacertidae.

Origine du nom de l'animal

Le qualificatif géographique du nom d'espèce fait référence à la zone des Pyrénées catalanes où ce lézard a été découvert par l'herpétologiste espagnole Maria Victòria Vives-Balmaña (les environs de l'Estany de Liat, en province de Lérida, comarque du Val d'Aran) (Vives-Balmaña 1990). La Terra typica de l'espèce (le Coret de Varrados) se situe également en Val d'Aran (Arribas 1993).

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Ce qualificatif s'avère excessivement restrictif, dans la mesure où Iberolacerta aranica est connu bien au-delà du Val d'Aran, en France notamment (massifs des hautes vallées du Lez, en Ariège) (Pottier et al. 2010).

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Apparence

Il s'agit d'un lézard de petite taille, pouvant être confondu avec le très commun Lézard des murailles (Podarcis muralis).

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Les femelles, un peu plus grandes que les mâles, mesurent de 4,5 cm à 6,6 cm (5,6 cm en moyenne) et les mâles de 4,5 cm à 6,1 cm (5,3 cm en moy.) (longueur museau-cloaque = LMC). L’espèce est donc légèrement plus grande qu’I. bonnali et I. aurelioi. Comme chez ces deux espèces, la queue est environ 2 fois plus longue que le corps, ce qui signifie que les plus grands individus à queue intacte mesurent entre 19 cm et 20 cm de longueur totale. Les nouveau-nés, plus petits que ceux d’I. aurelioi, mesurent (LMC) de 2,2 cm à 2,8 cm (2,6 cm) pour un poids de 0,2 g à 0,5 g (0,4 g en moy.). Leur aspect est similaire à celui des adultes (femelles notamment), à l’exception d’une queue parfois bleutée.

Comme chez les autres Iberolacerta pyrénéens (caractère diagnostique du genre dans les Pyrénées), l’écaille rostrale et l’écaille internasale sont typiquement en contact (100% des cas examinés chez I. aranica), de même que la supranasale et la première loréale (91,9% des cas). L’écaille massétérique et l’écaille tympanique sont bien distinctes chez cette espèce et on observe également une grande écaille temporale (ces écailles sont plus petites voire indistinctes chez I. aurelioi, I. bonnali se situant de ce point de vue en position intermédiaire). On note une certaine variabilité de l’écaillure dans la région temporale et une fréquence élevée d’anomalies diverses (plaques fusionnées, divisées ou difformes).

On compte 35 à 48 rangées longitudinales d’écailles dorsales (36,2 en moy.) et 6 rangées longitudinales d’écailles ventrales. Les granules supraciliaires sont peu nombreux voire absents : 0 à 9 (3,4 en moy.) (Arribas 2001).

Comme chez I. bonnali et surtout I. aurelioi, la robe présente par endroits un aspect métallisé plus ou moins discret (or, platine, cuivre, bronze) (inexistant chez P. muralis), notamment au niveau de la partie supérieure des bandes dorso-latérales, qui sont souvent plus larges que chez I. bonnali (caractère commun avec I. aurelioi) et affectent parfois un aspect réticulé. Globalement, la face dorsale de la robe est très semblable à celle des deux autres espèces et on note l’absence d’une ligne vertébrale foncée sur le dos (ligne assez régulière chez P. muralis, qu’elle soit continue ou discontinue). Chez les individus à bandes dorso-latérales très larges, la teinte de fond du dos est réduite à une bande brune plus ou moins étroite, encadrée par deux séries paravertébrales de taches sombres irrégulières. Les flancs sont en général assez uniformément foncés et la face dorsale de la queue présente fréquemment deux séries longitudinales de taches sombres dans sa partie antérieure (poursuite du motif dorsal), voire une amorce de ligne sombre (comme chez I. aurelioi). La face ventrale est toujours blanche (rarement jaunâtre mais jamais orangée comme chez I. aurelioi), avec souvent une zone noire sur la partie antérieure de certaines écailles. La présence de taches bleu pâle ténues sur les ventrales externes est plus fréquente que chez I. bonnali. Le mâle reproducteur est plus massif que la femelle et on note un net renflement dans la partie basale de sa queue, dû à la présence des hémipénis (Arribas 1993, Arribas 2001, Pottier 2016)

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Distribution

Géographie

Continents
Domaines biogéographiques

Endémique des Pyrénées centrales (Espagne et France), le lézard du Val d’Aran occupe la partie de la chaîne qui s’étend de la Serra de Guarbes (province de Lérida, Catalogne) au massif du Mont Valier (département de l'Ariège, Occitanie), soit une aire de répartition très restreinte grossièrement incluse dans un rectangle de 30 km x 20 km.

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Il s'agit d'une zone aux reliefs plutôt peu élevés comparativement au reste des Pyrénées (2880 m max. au pic de Maubermé). Les limites connues de son aire de répartition (qui s'étend donc bien au-delà du seul Val d'Aran) sont le Cap de la Pique (Lérida et Haute-Garonne) à l’ouest, le versant oriental du Cap Ner au nord et à l’est (Ariège) et le Coret de Varrados (Lérida) au sud. En France, ce lézard n'existe que dans le sud-est du département de la Haute-Garonne (massifs rive droite de la Garonne) et le sud-ouest de l'Ariège (Couserans).

L’espèce, liée aux ceintures bioclimatiques subalpine et alpine (mais ponctuellement présente à l'étage montagnard supérieur), a été observée de 1426 m à 2750 m d’altitude (Arribas 2002, Pottier et al. 2010, Legay & Aït El Mekki 2015).

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Régime et nutrition

Les Iberolacerta pyrénéens sont des prédateurs d’arthropodes, la consommation de vers et de mollusques apparaissant dérisoire. Leur régime alimentaire est cependant assez diversifié en terme taxinomique.

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Amat et al. (2008) ont analysé le contenu de 289 crottes d’I. aurelioi (espèce à l'alimentation très voisine, sinon identique) contenant 966 restes de proies, au sein d’une population établie à 2300 m d’altitude en Andorre. D’après ces auteurs, les restes d’arthropodes les plus abondants sont ceux de coléoptères (16,4%), hyménoptères (13,2%), diptères (9,9%), araignées (7,3%), homoptères (7,3%), lépidoptères (7%) et orthoptères (4,5%). La famille des Formicidae est remarquablement présente (20,2%, avec un important pic de consommation en septembre) et ils soulignent par ailleurs que les insectes volants représentent 30% du total des proies. Ils notent en outre la présence régulière de restes de lézards (écailles, mais aussi deux orteils entiers) dans les crottes, ce qui indique un cannibalisme plus ou moins occasionnel.

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Habitudes d’accouplement

La taille adulte est atteinte chez les mâles à 4 ans, durant la cinquième année de vie calendaire, à une taille (LMC) de 4,5 cm minimum. Elle est atteinte à 5 ans chez les femelles, durant la sixième année de vie calendaire, à une taille de 5 cm minimum.

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D’après Arribas (2014), les accouplements se produisent après la fin de l’hivernage, jusqu’à la mi-juillet chez cette espèce plutôt tardive de ce point de vue. Des accouplements qualifiables d’automnaux (l’automne météorologique débute le 1er septembre) ayant lieu chez I. bonnali début septembre (voir cette espèce), il est probable qu’il en soit de même chez I. aranica.

La ponte, qui comporte de 3 à 4 œufs, est déposée entre fin juin et fin juillet sous une pierre plate favorablement exposée, en terrain drainant (pente plus ou moins terreuse exposée au sud). L'incubation dure de 23 à 34 jours et les éclosions se produisent donc généralement de fin août à début septembre (Arribas 2005).

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Population

Conservation

C'est une espèce intégralement protégée par la loi en France (arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection). Ce lézard est par ailleurs menacé d'extinction (par le réchauffement climatique global, essentiellement) et, à ce titre, listé en qualité d'espèce En danger sur la dernière Liste Rouge UICN des espèces menacées en France (UICN 2015).

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Il est inscrit implicitement et non-nommément à l'annexe 2 de la directive européenne "Habitats-faune-flore" (en tant qu'I. bonnali, dont il a été initialement décrit comme une sous-espèce) et bénéficie donc d'une bonne inclusion au réseau Natura 2000.

Le Lézard du Val d'Aran et les deux autres espèces pyrénéennes d'Iberolacerta présentes en France (Lézard de Bonnal et Lézard d'Aurelio) font l'objet d'un Plan national d'Actions du ministère, visant à optimiser leur conservation. Un premier volet a déjà été réalisé (2013-2017) sous l'égide de la DREAL de Midi-Pyrénées et de l'association Nature Midi-Pyrénées. Un second volet (2020-2029) est en cours de réalisation, piloté par la DREAL d'Occitanie et l'association Nature en Occitanie.

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Références

1. Iberolacerta aranica article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Iberolacerta_aranica
2. Iberolacerta aranica sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/61512/84674971

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