Salamandre géante de Chine
Royaume
Phylum
Classe
Commande
Genre
ESPÈCES
Andrias davidianus
Poids
11
24
kglbs
kg lbs 
Longueur
1
3
mft
m ft 

Andrias davidianus

Andrias davidianus, la Salamandre géante de Chine, est une espèce d'urodèles de la famille des Cryptobranchidae. Cette salamandre géante vit en Chine et aurait été introduite à Taïwan ainsi qu'au Japon. C'est le plus grand amphibien vivant au monde.

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Des chercheurs ont montré en 2018 qu'il en existerait en fait actuellement au moins 5 espèces (toutes en danger critique d'extinction bien qu'autrefois communes dans les rivières du sud-est de la Chine). Toutes semblent issues d'une population ancestrale qui a commencé à diverger il y a 5 à 10 millions d'années.

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Apparence

Andrias davidianus mesure environ 100 cm. Dans le passé on a capturé et mesuré des individus mesurant jusqu'à 1,80 m de longueur et pesant jusqu'à 65 kg, mais les spécimens observés récemment sont nettement plus petits. Sa queue représente environ 59 % de la taille du corps et son extrémité s’aplatit latéralement en forme d’aviron. La salamandre géante de Chine, avec celles du Japon et d’Amérique du Nord, est l’un des plus grands amphibiens vivants au monde. Sa longévité moyenne dépasse 30 ans, et des spécimens captifs ont pu atteindre un âge approchant 80 ans. En 2015, un spécimen âgé de plus de 200 ans a été retrouvé en Chine.

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La teinte générale du corps varie du brun clair au brun foncé, parfois proche du noir, avec des taches noirâtres éparses. Le corps et la tête ont une allure plutôt aplatie. La tête est large, la gueule vaste avec de petits yeux sans paupières qui ne peuvent se concentrer sur le même objet en même temps, d’où une mauvaise vision. Pour trouver leurs proies, les animaux sont donc tributaires du toucher et peut-être de l’odorat, du goût, ou encore de la sensibilité aux vibrations ou au champ électrique. La peau est visqueuse et présente des plis irréguliers sur les flancs. Les pattes, bien développées, portent quatre doigts à l’avant et cinq à l’arrière.

La respiration est assurée en partie par la peau. Cette dernière laisse entrer le dioxygène et sortir le dioxyde de carbone. Cette caractéristique ajoutée, à un métabolisme lent, permet à la salamandre géante de rester la plupart du temps au fond : elle ne remonte à la surface que pour respirer de temps en temps. Lorsque leurs branchies larvaires se réduisent, les adultes développent un pli bien visible sur la peau, le long de leurs flancs, qui augmente la surface d’absorption de l’oxygène. Sa grande taille, l’absence de branchies et des poumons réduits confinent cette espèce dans des zones d’eaux courantes.

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Vidéo

Distribution

Géographie

Continents
Pays
Domaines biogéographiques

La salamandre géante vit dans les fleuves, lacs, marais et étendues d'eau douce de Chine. L’espèce est entièrement aquatique et endémique de la Chine continentale, mais elle a probablement été introduite à Taïwan. Elle se rencontre au Guangxi, au Guangdong, au Fujian, au Hunan, au Jiangxi, au Zhejiang, au Jiangsu, au Anhui, au Hubei, au Guizhou, Qinghai, à Chongqing, au Sichuan, Gansu, Shaanxi, Shanxi, Henan et au Hebei. Son aire de répartition est à présent fortement morcelée.

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La salamandre géante est présente entre 100 et 1 500 m d'altitude, dans les eaux vives des rivières riches en oxygène. Son habitat se compose de rochers, ruisseaux de montagne et des lacs aux eaux claires et rapides. L’espèce trouve généralement son optimum dans les zones forestières à des altitudes modérées, particulièrement entre 300 et 800 m. Elle occupe les creux sous-marins et les cavités, passant la plupart de son temps dans l’eau.

La Salamandre géante de Chine évolue dans les trois grands écosystèmes fluviaux de la Chine, les rivières fleuve Jaune (rivière jaune), Yangtze et Zhu Jiang (rivière des perles). Jusqu’à la construction de canaux, il y a de ça environ 1400 ans, ces cours d’eau avaient été isolés les uns des autres. Il n’y a pas eu de déplacement des salamandres par l’homme au cours de ces transformations des trois réseaux hydrographiques. Tout laisse à penser que les populations de salamandres de ces trois systèmes fluviaux seraient génétiquement distincts les uns aux autres. Des travaux récents révèlent des divergences génétiques et géographiques entre les populations de salamandres. Selon cette hypothèse, A. davidianus serait en fait un composite de plusieurs espèces distinctes génétiquement.

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Salamandre géante de Chine carte des habitats

Zones climatiques

Salamandre géante de Chine carte des habitats
Salamandre géante de Chine
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Habitudes et mode de vie

Comportement saisonnier

Régime et nutrition

La salamandre géante de Chine est essentiellement active la nuit. Le camouflage et la patience sont ses atouts principaux pour la chasse. Tapie à l’entrée de son repaire, creusé sous la berge d’un cours d’eau, elle attend ses proies, au passage desquelles elle projette la tête en avant d’un geste vif et latéral et les attrape dans sa gueule. Ses proies favorites sont les écrevisses, les crabes, les petits poissons, mais aussi des vers, des larves d'insectes, des anoures (grenouilles et crapauds) et leurs têtards, des mollusques, des reptiles ou des petits mammifères nageurs. Cette salamandre géante chasse également des salamandres plus petites et se rabat parfois sur des charognes de grenouilles ou de poissons. Elle peut également présenter un comportement cannibale. Bien qu’elle ne possède que de petites dents « larvaires », sa prise est tenace et sa morsure puissante. La méthode employée dans l'alimentation de cette espèce est connue sous le nom d’aspiration buccale asymétrique, où la mâchoire inférieure se rabat rapidement et à proximité des proies qui sont aspirées dans sa gueule.

Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

La saison de reproduction des salamandres géantes de Chine semble avoir lieu entre août et septembre. Son coassement proche du vagissement lui vaut le surnom de « poisson-nourrisson » en Chine. La femelle dépose près du mâle une trainée d’un très grand nombre d’œufs, entre 500 et 1000, distribués en deux longs cordons gélatineux. Si la femelle ne trouve pas de mâle pour féconder sa ponte, elle la dévore. Dans le cas contraire, le mâle chasse la femelle, enfouit la ponte dans un terrier en profondeur (cavité de reproduction), puis libère ses spermatozoïdes et, agitant l’eau autour des œufs, les féconde ainsi. Avec ses membres atrophiés, il fait une boule des cordons et les protège des prédateurs jusqu’à l’éclosion, soit 50-60 jours plus tard.

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À la naissance, les larves ne mesurent que 30 mm et possèdent des branchies externes qui régresseront au moment de la métamorphose, lorsque leur taille aura atteint environ 200-250 mm de long. Ils n’acquerront le métabolisme d’un adulte qu’à l’âge de trois ans. La maturité sexuelle se ferait à environ 15 ans.

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Population

Conservation

Une compréhension de la diversité génétique de la salamandre géante chinoise est essentielle pour la formulation de stratégies et politiques de conservation. Un des principaux objectifs de conservation est de préserver la diversité génétique existante. Les délocalisations par l’homme auraient eu une influence substantielle sur la structure de la population. Cette dispersion artificielle aurait causé une augmentation des flux de gènes entre les populations géographiquement séparées, et la réduction de la diversité génétique locale. Les politiques de conservation devraient tenter d’enrayer les délocalisations par l’homme. D’autre part, il peut être souhaitable d’établir les programmes d’élevage in situ et ex situ en utilisant les individus d’une population localisée. Il faudrait également établir un rassemblement de reproducteurs issues de la population naturelle non délocalisée dans le but de maintenir l’espèce originelle, qui n’a pas subi de modifications génétiques au cours des déplacements humains à travers les régions de Chine.Une population ex situ est idéalement une colonie de reproduction d'une espèce maintenue en dehors de son habitat naturel, donnant lieu à des individus de cette espèce disposés à l'abri des problèmes liés à leur situation à l'état sauvage. Cela peut être situé dans le milieu de vie de l'espèce ou dans un autre pays muni d'installations pouvant soutenir un programme de reproduction en captivité de cette espèce.

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Il serait intéressant d’étudier les salamandres géantes de Chine vivant dans les zones proches du plateau tibétain, où les activités humaines ont moins d’influence sur les populations. De nombreuses recherches ont été réalisées pour la protection et la reproduction artificielle des Andrias davidianus à travers la Chine. Une réserve de reproduction artificielle a été construite en 1960 dans la ville de Wudaosui de la région de Sanzhi, à Taiwan. Une autre réserve de la région, avec la collaboration de « Hunan Aquatic Science Institution » a procédé en 1978 – 1980, aux recherches sur la reproduction artificielle des salamandres géantes de Chine. Pour la première fois dans le monde, l’expérience d’éclosion artificielle a fonctionné. Ce fut une belle avancée et une prise de conscience gouvernementale pour la protection de ces salamandres endémiques.Depuis les années 1980, 14 réserves naturelles ont été créées dans les provinces de Chine pour protéger la population sauvage de salamandres géantes. Malheureusement, des difficultés de préservation et traitements sont parfois observables dans ces réserves, souvent dus à un manque d’attention et des moyens insuffisants.

L'étude publiée en 2018 montre qu'il existe en fait actuellement au moins 5 espèces, issues d'une population ancestrale qui a commencé à diverger il y a 5 à 10 millions d'années. Pour restaurer les populations sauvages, le gouvernement chinois encourage la libération en rivières de jeunes individus issus des fermes d'élevage commercial, mais on vient de montrer en comparant l'ADN de 70 salamandres sauvages à celui de 1034 individus élevés à la ferme qu'un seul génome est présent dans les fermes alors que dans la nature l'espèce présente au moins cinq groupes génétiques bien distincts. Les salamandres d'élevage relâchées dans la nature sont donc à l'origine d'une pollution génétique

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Références

1. Salamandre géante de Chine article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Salamandre_g%C3%A9ante_de_Chine
2. Salamandre géante de Chine sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/1272/3375181

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