Syrmaticus soemmerringii
Le Faisan scintillant ou Faisan cuivré (Syrmaticus soemmerringii) est une espèce d'oiseaux de la famille des Phasianidae.
Japon (Hondo, Kiou-Siou, Sikok).
Le faisan de Soemmerring est inféodé aux forêts de cryptomérias (Cryptomeria),de cyprès (Chamaecyparis), de pins (Pinus) et aux forêts caducifoliées de chênes(Quercus), de hêtres (Fagus), de châtaigniers (Castanea, Castanopsis), de machilus(Machilus) ou mixtes, en dessous de 1500 m. Le sous-bois est constitué d’arbustesde Lespedeza et Cleyera, de buissons épineux et de fougères. Les populations dunord sont inféodées aux forêts de conifères ou mixtes alors que celles du sud sontdavantage associées aux forêts de feuillus (Yamashina 1976).
Selon Yamashina (1976), ce faisan est plutôt sédentaire et solitaire, s’associantrarement en groupes.
Il est très probable, compte tenu du caractère des mâles, que le faisan deSoemmerring soit polygame. Les mâles s’isolent dès le printemps, chacun gardantun territoire, parfois une vallée entière (Yamashina 1976), qu’ils défendent avecpugnacité contre tout intrus. Yamashina a décrit à ce sujet un comportementtypique des mâles en défense de territoire : ceux-ci se dressent sur leurs pattes,la queue abaissée sur le sol, et battent leurs flancs avec les ailes, très rapidement,produisant ainsi un tambourinage retentissant que les japonais nomment« horo-uchi ».
Son régime alimentaire comprend des glands, des châtaignes et des faines desarbres des genres Quercus, Castanopsis, Castanea, Cleyera, Machilus qu’il collectesur la litière forestière. Il se nourrit aussi de fruits, de graines et de baies deLespedeza, Cleyera et de plusieurs buissons épineux, qu’il cueille directement dansles arbres et les arbustes qu’il atteint en volant ou en sautant. De nombreusesespèces d’insectes, des vers de terre et de petits crabes ont été rapportés commecomplément nutritionnel. Le régime des jeunes consiste surtout en nourritureanimale (Yamashina 1976).
La saison de reproduction commence en mars ou avril selon les conditions detempérature. Plusieurs auteurs ont décrit une parade analogue à celle de marquage de territoire décrite plus haut, c’est-à-dire un battement des ailes, corps à la verticale, queue au sol, caroncules déployées, sans un cri.
La femelle fait son nid au sol, habituellement sous un arbre tombé. Le nid, une simple dépression, est garni de feuilles et d’herbes sèches (Yamashina 1976). L’incubation est assurée par la femelle seule qui élève, seule également, ses poussins. D’après Yamashina, la nourriture des faisandeaux consiste surtout en insectes mais aussi en pousses de jeunes graminées, en feuilles tombées et en baies.
Birdlife (2004) considèrent ce faisan comme « bientôt menacé ». Les Japonais se glorifient de leur intime communion avec le milieu naturel. En vertu de leur conception animiste (shintoïsme, bouddhisme), l’homme fait partie intégrante de la nature et s’octroie donc le droit de la façonner à sa guise. Or, cette philosophie, qui autorise la conquête des terres, s’est soldée par des effets désastreux sur la faune et la flore. Déforestation et défrichement des basses pentes pour la riziculture, assèchement des baies et des marais pour l’industriedu tourisme, empiétement des constructions humaines sur les terres…autant de dégradations qui vont, finalement, à l’encontre de leur attachement viscéral pour la nature (Hennache & Ottaviani 2006).