Pays

Guadeloupe

578 espèces

La Guadeloupe est un archipel des Caraïbes constitué de sept îles, formant une région et un département d'outre-mer français.

Localisation, frontières et superficie

La Guadeloupe est un territoire de l'hémisphère nord situé dans l'archipel des Caraïbes (ou Antilles), entre le tropique du Cancer et l'équateur. Faisant partie des îles du Vent (par opposition aux îles Sous-le-Vent proches du Venezuela), elle est positionnée à 16°15' de latitude Nord et à 61°35' de longitude Ouest. Le territoire partage des frontières maritimes avec la Barbade, Montserrat, Antigua-et-Barbuda, la Dominique et le Venezuela car proche de l'Île de Aves. Les canaux la séparant des îles voisines sont le canal de Guadeloupe (55 km de large) entre Basse-Terre et Montserrat et le canal de la Dominique (25 km) entre Terre-de-Haut et la Dominique. La superficie de la Guadeloupe s'établit à 1628,43 km² et son espace maritime compte : 2 881 km2 d'Eaux intérieures, 6 653 km2 de Mer territoriale, 90 570 km2 de Zone économique exclusive.

Géologie, topographie et hydrographie

La Guadeloupe se situe sur le bord oriental de la plaque caraïbe et précisément dans une zone de subduction où la plaque américaine (à l'est) glisse et plonge sous la plaque caraïbe (à l'ouest).La Basse-Terre et les Saintes (à l'ouest) sont situées sur l'arc interne de l'arc des Petites Antilles correspondant à la récente ligne volcanique. Et ces deux îles sont issues de la formation d'une chaîne volcanique qui culmine à la Soufrière. La Grande-Terre et Marie-Galante (à l'est) sont situées sur l'arc externe de l'arc des Petites Antilles correspondant à l'ancienne ligne volcanique. Et ces deux îles sont d'origine corallienne.

La Désirade, en revanche, a une origine bien différente. Si les roches sédimentaires affleurantes sont constituées par des calcaires récifaux relativement récents (pliocène), celles-ci sont déposées sur un socle beaucoup plus ancien, constitué de roches magmatiques du jurassique supérieur, plus ou moins métamorphisées (faciès schiste vert). Ces roches magmatiques n'ont pas été formées par la subduction à l'origine du magmatisme actuel, et constituent les roches antillaises le plus anciennes. La compréhension de l'origine de la Désirade nécessite donc de se replacer dans le contexte paléogéographique du jurassique supérieur, où l'isthme de Panama n'existait pas encore. A cette époque, la plaque Farallon (ancienne plaque dont subsistent des fragments, comme la plaque des Cocos et la plaque de Nazca) subduisait sous la plaque nord-américaine/plaque proto-caraïbéenne, et le socle magmatique de la Désirade pourrait avoir été formé dans le bassin d'arrière arc de cette subduction.

La Guadeloupe et ses dépendances constituent un archipel de 1 702 km2 et les caractéristiques de chaque île sont les suivantes :

La « Guadeloupe continentale », d'une superficie de 1 436 km2, se compose de deux terres distinctes séparées par un fin bras de mer appelé « la Rivière Salée ».

  • La Basse-Terre à l'ouest, 848 km2 (massif ovale de 45 km sur 20), est d'origine volcanique (comme la Dominique et la Martinique). Son sommet est le volcan en activité de la Soufrière culminant à 1 467 m, soit la plus haute altitude des Petites Antilles.
  • La Grande-Terre à l'est, 588 km2 (plateau triangulaire d'environ 40 km de côté), repose sur un substrat calcaire (comme Antigua ou la Barbade). L'île culmine au morne l'Escale à 136 m d'altitude.

À peu de distance, les « dépendances administratives » (ou les îles du sud) se composent de plusieurs îles d'une superficie globale de 194 km2 et qui ne diffèrent pas beaucoup culturellement de la Guadeloupe. Très récemment est apparue l'expression « archipel de la Guadeloupe » ou « îles de Guadeloupe » dans l'essor du tourisme, mais officiellement la Guadeloupe n'est pas reconnue comme étant un archipel au sens propre du terme. Dès lors, on parle de la Guadeloupe et de ses dépendances.

  • La Désirade, 21 km2 (île allongée de 11 km sur 2 km), se présente comme un vaste plateau calcaire incliné vers le nord-ouest. L'île culmine à la Grand-Montagne à 275 m d'altitude.
  • Marie-Galante, 158 km2 (surnommée « l'île aux cent moulins », la « Grande Galette » ou le « sombrero » du fait de sa forme arrondie (15 km de diamètre)), est une grande île formée sur un substrat calcaire vallonné. L'île culmine au morne Constant à 204 m d'altitude.
  • Les îles des Saintes, 14 km2, petit archipel de 9 îles arides et escarpées, se compose principalement de deux îles habitées : Terre-de-Haut, îlet allongé de 5 km2 à l'est, et Terre-de-Bas, îlet le plus grand de 8 km2 à l'ouest de l'archipel et de forme plus arrondie. L'archipel culmine au Morne du Chameau à 309 m d'altitude.

La majorité des cours d'eau coule sur l'île de Basse-Terre tandis que Grande-Terre, Marie-Galante, Les Saintes et la Désirade, au relief moins élevé, comptent très peu voire aucun cours d'eau. À Basse-Terre coulent par exemple la Lézarde, la rivière Moustique ou Grande Rivière à Goyave. À Grande-Terre coulent la rivière Audouin et des ravines comme Gaschet ou Cordel. À Marie-Galante coulent la rivière de Saint-Louis et la rivière de Vieux-Fort.

Différents plans d'eau naturels ou artificiels parsèment l'archipel, principalement dans le sud de Basse-Terre. Parmi les naturels évoquons Grand Étang ou l'étang Zombis ainsi qu'un lac de cratère d'origine volcanique, le lac Flammarion. Parmi les artificiels, citons le lac de Gaschet (environ 100 ha). On compte sept sources thermales en Guadeloupe comme les Bains Jaunes à Saint-Claude (26 °C, altitude de 950 m) ou la Fontaine Thomas à Bouillante (70 °C), et une station thermale à Lamentin : Ravine Chaude.

Climat

La Guadeloupe bénéficie d’un climat tropical, tempéré par les influences maritimes. On y distingue deux saisons : une saison sèche appelée « carême » qui va de janvier à juin et une saison humide dite « hivernage » qui s'étale de juillet à décembre.

La température moyenne est de 27 °C et il n'y a que peu de différence entre les mois les plus chauds (de 25 °C à 32 °C) et les mois les plus froids (de 23 °C à 29 °C). La géographie spécifique de l'archipel, comme le contraste entre la Basse-Terre et la Grande-Terre, entraîne aussi un climat spécifique sur chacune de ces îles. La Grande-Terre et ses plateaux calcaires connaissent régulièrement de sévères sécheresses alors que dans le même temps, le relief perpendiculaire au flux des alizés de la Basse-Terre régule le régime des pluies. À noter que le climat au sommet du volcan de la Soufrière est frais (15 à 22 °C), brumeux, parfois venteux et pluvieux avec des précipitations atteignant une hauteur de 12 000 millimètres par an. La température moyenne de l’eau de mer est de 28 °C.

L'île est également sujette au passage des ouragans, de mai à novembre, qui se forment localement dans les Antilles ou au large du Cap-Vert en Afrique et dérivent dans les alizés d'est.

Paysages et environnement

Le relief montagneux de l'île de Basse-Terre est dominé par le volcan de la Soufrière, surnommée aussi la Vieille Dame et point culminant des Petites Antilles. Elle est recouverte d'une forêt tropicale humide, regorge de cascades, de rivières et est bordée de plages de sable doré ou noir. L'île de Grande-Terre se compose (à l'ouest) d'une plaine bordée de mangroves depuis le Gosier jusqu'à Port-Louis, des Grands Fonds (au centre) et d'un plateau aride, dentelé de côtes rocheuses et sauvages (du nord à l'est). Le littoral sud de la Grande-terre, parsemé de plages de sable blanc à l'abri des récifs coralliens, concentre les grandes stations balnéaires depuis Gosier jusqu'à Saint-François. L'ile de Marie-Galante se caractérise par une falaise calcaire au nord, un plateau qui devient « mornes » à l'est et au sud et qui bascule en pentes escarpées vers une plaine littorale. À l'ouest de l'île, face à la Basse-Terre, les plages et les mangroves s'étendent le long de la mer des Caraïbes et un milieu naturel humide du littoral s'étend dans la baie de Folle-Anse.

La Guadeloupe et les Antilles constituent un point chaud de biodiversité. Comme les autres Petites Antilles, la Guadeloupe a émergé de l'océan il y a moins de cinq millions d'années et son isolement a favorisé l'émergence d'un fort taux d'endémisme. L'archipel était entièrement recouvert de forêt avant l'arrivée des européens au XVIe siècle, et cette arrivée s'est accompagnée d'invasions biologique et de défrichements qui ont eu un impact sévère sur la biodiversité. De nombreuses espèces ont disparu de l'île telles que l'Amazone de la Guadeloupe, le rat mondoungue, le lamantin des Caraïbes, le phoque moine des Caraïbes, l'améive de Guadeloupe. Selon un rapport de la DEAL de la Guadeloupe et de la Martinique : 1 260 plantes vasculaires, huit mammifères, 14 oiseaux, 11 reptiles, quatre amphibiens et quatre espèces de poissons d'eau douce ont été introduits dans les Antilles françaises. Parmi lesquelles le Miconia calvescens, le rat, la mangouste, le poisson-lion et la fourmi manioc sont considérées comme espèces invasives.

Flores terrestre et aquatique

La forêt tropicale humide de Basse-Terre (300 à 1 000 m d'altitude) se compose de grands arbres (gommier blanc, acomat-boucan, châtaigner), d'arbustes et d'herbacées (palmiste montagne, balisier, fougères), de plantes épiphytes (broméliacées, philodendrons, orchidées) et de lianes. La savane humide (au-dessus de 1 000 m) se compose de mousses, lichens, sphaignes ou de plantes (mangles-montagnes, violettes des hauts, thym-montagne). La forêt sèche occupe une grande partie de Grande-Terre, Marie-Galante, Les Saintes, La Désirade et se développe aussi sur la côte sous le vent de Basse-Terre. La forêt de littoral se développe plus difficilement en raison de la nature du sol, de la salinité, du soleil et du vent (raisinier bord de mer, mancenillier (arbre très toxique dont le tronc est marqué d'un trait rouge), icaquier, cocotier). Sur les falaises et dans les zones arides poussent des cactées (figuier de Barbarie, cactus-raquette, Tête à l'anglais », aloès).

La mangrove se structure en trois niveaux, allant du plus proche de la mer au plus éloigné. Au premier se trouve les palétuviers rouge, au second les Palétuviers noirs forment la mangrove arbustive et au troisième niveau les palétuviers blancs forment la mangrove haute. En retrait (là où la marée et le sel ne pénètrent pas) se développe parfois une forêt marécageuse, unique à la Guadeloupe, où pousse le Mangle-médaille.

Les herbiers, comme ceux tapissant le lagon du Grand Cul-de-sac marin, constituent un écosystème et une zone de transition entre la mangrove et les récifs coralliens. Parmi les quatre espèces de plantes à fleurs qui s'y développent, la Thalassia testudinum est la plus répandue.

Un rapport de la DEAL informe qu'en 2020 la Guadeloupe compte 256 espèces végétales menacées, 110 autres quasi menacées comme le Gaïac (en « danger ») et le cactus Tête à l’anglais (en « danger critique »), et cinq espèces disparues (dont quatre orchidacées).

Faunes terrestre et aquatique

La Guadeloupe compte de nombreuses espèces de papillons, de phasmes (localement nommés cheval à diable), de coléoptères de grande taille comme le Dynaste Hercule, et compte une espèce endémique d'araignée : la Holothele sulfurensis. On y rencontre des reptiles comme la tortue charbonnière à pattes rouges appelée molokoï, des couleuvres (Alsophis antillensis, Alsophis sanctonum), un serpent ressemblant à un ver de terre (Typhlops guadeloupensis), des iguanes (Iguana delicatissima, Iguana iguana), un gecko (mabouia) et des petits lézards (anolis). Deux batraciens sont endémiques de la Basse-Terre : l’hylode de Pinchon et l’hylode de Barlagne. Il y existe une grande diversité d'oiseaux (colibri huppé, Pic de Guadeloupe (endémique et classé « quasi menacé »), faucon crécerelle, pélican brun, frégate). On y estime à 13 les espèces de chauve-souris (myotis de la Dominique, noctilion pêcheur, grande chauve-souris brune guadeloupéenne). Les mammifères emblématiques sont le raton laveur de la Guadeloupe et l'agouti doré (protégé et en voie de disparition).

Certains cours d'eau sont parfois peuplés d'ouassous (crevettes d'eau douce locales).

L'archipel est bordé de récifs coralliens et celui situé dans le Grand Cul-de-sac Marin, long de 29 km est le plus long des Petites Antilles. Cet espace abrite 50 espèces de coraux parmi lesquelles, depuis 2017, 16 sont protégées dans les Antilles françaises. Les eaux guadeloupéennes sont également riches en animaux invertébrés : éponges, monnaies caraïbe, anémones de mer, étoiles de mer, en grands mammifères : grand cachalot ou Baleine à bosse, en poissons de récifs : perroquet, poisson-lion, poisson « coffre », congre, diodon, poissons côtiers et océaniques : orphie, exocet, daurade, requins, marlin, espadon, et en reptiles : tortue caouane, tortue olivâtre, tortue « karet », tortue verte.

Préservation de l'environnement

Les milieux naturels guadeloupéens souffrent des prélèvements (chasse et pêche en particulier), du recul de la forêt, de l'urbanisation, de la périurbanisation et du développement de cultures intensives (banane et canne à sucre en particulier) qui ont atteint leur apogée dans les années 1955-75. En conséquence les herbiers et les récifs sont dégradés à hauteur de 50 % autour des grandes îles, les herbiers, palétuviers et mangroves à Marie-Galante, aux Saintes et à la Désirade ont quasiment disparu, et sont constatées une augmentation de la salinité de la nappe d’eau douce souterraine due à « l’intensité de l’utilisation de la nappe » et des pollutions d’origine agricole (pesticides et composés azotés).

De plus, l'étude ChlEauTerre, dévoilée en mars 2018, conclut que 37 molécules anthropogéniques différentes (dont plus de la moitié est issue des résidus de pesticides désormais interdits, comme le chlordécone) ont été retrouvées sur « 79 % des bassins versants analysés en Grande-Terre et 84 % sur la Basse-Terre ». Un rapport de l’Office de l’eau de Guadeloupe fait état en 2019 d'une « dégradation généralisée des masses d’eau ».

Malgré tout, il existe une volonté de préserver ces milieux dont l'environnement végétal et paysager restent préservés sur quelques parties des îles et constituent un atout sensible pour le tourisme. Ces espaces sont pour partie protégés et classés en ZNIEFF, parfois avec un statut de réserve naturelle, dont plusieurs grottes abritent des chiroptères protégés. En ce sens, le parc national de la Guadeloupe a été créé le 20 février 1989. En 1992, sous l'égide de l'Unesco, est créée la Réserve de biosphère de l'archipel de la Guadeloupe. Et dans la foulée, le 8 décembre 1993, le site du Grand Cul-de-sac marin est inscrit en tant que zone humide d’importance internationale. L'île devient ainsi le département d'outre-mer ayant le plus d'espaces protégés.

Scandale environnemental de la chlordécone aux Antilles françaises

La population guadeloupéenne a été exposée au chlordécone, un insecticide dangereux, perturbateur endocrinien et vraisemblablement cancérogène, autorisé entre 1972 et 1983 dans les bananeraies des Antilles, afin de protéger les bananeraies d'un charançon. Son autorisation à la vente avait été retirée en 1990 par le gouvernement français, mais une dérogation en permettra l'usage jusqu'en 1993, à la suite de la demande pressante des producteurs de banane, relayée par le député de la Martinique, Guy Lordinot. Son usage se poursuivra en réalité jusqu'aux années 2005-2007.

En 2019, une commission d'enquête parlementaire met en cause l'État pour avoir autorisé la vente de ce produit, dont la toxicité était pourtant connue, mais « ces responsabilités sont partagées avec les acteurs économiques. Les industriels d'abord, mais aussi les groupements de planteurs et certains élus.».

Santé publique France indique qu'il y aurait plus de 90% des adultes en Guadeloupe qui seraient contaminée par le chlordécone.

Des études sont en cours pour mieux mesurer les impacts de ces produits sur la santé. Des arrêtés d’interdiction de la pêche sont à respecter en Martinique et en Guadeloupe (poissons et crustacés d'eau douce genre ouassous, certaines espèces de poissons de lagon et de langouste), rappelle l'AFSSA, de même qu'il faut en zone contaminée éviter de consommer les légumes racines du jardin plus de deux fois par semaine.

Animaux dans les compétitions

Les combats de coqs, bien qu'en voie de disparition, font partie du patrimoine immatériel de la Guadeloupe. Et les défenseurs de cette pratique ont la volonté de faire perdurer cette tradition, incluse dans la culture guadeloupéenne depuis plusieurs siècles. Toutefois, la loi actuelle n'autorise pas la construction ni l'ouverture de nouveaux gallodromes. La saison s'étale de novembre à juillet et les combats se déroulent le samedi après-midi et le dimanche. Une quinzaine de combats peuvent se succéder, les jours d'ouverture. En 2016, la Guadeloupe comptait 10 pitakoks.

Les concours de bœufs-tirant, apparus à Marie-Galante, mettent en compétition des bœufs évoluant en binôme et devant tracter un convoi dont le poids peut atteindre une tonne 400 kg ou plus. Ces derniers doivent atteindre le plus rapidement possible le sommet d'une piste pentue longue d'environ 160 mètres. Cette compétition est alors l'occasion de mettre à l'épreuve la vaillance, la ténacité de ces animaux et valoriser la race créole. En 2019, la Guadeloupe comptait 18 clubs.

Les concours de cabris-tirant, calqués sur le modèle des bœufs-tirant, mettent en compétition des boucs évoluant en binôme et devant tracter une charge jusqu'au sommet d'un sentier dont la longueur ne dépasse pas 150 mètres.

Les courses hippiques pratiquées à l'hippodrome de Saint-Jacques, à Anse-Bertrand, se déroulent tous les dimanches, du mois de décembre au mois d'août. Passionnés et parieurs viennent voir se mesurer pur-sang et demi-sang montés par des jockeys caribéens.

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La Guadeloupe est un archipel des Caraïbes constitué de sept îles, formant une région et un département d'outre-mer français.

Localisation, frontières et superficie

La Guadeloupe est un territoire de l'hémisphère nord situé dans l'archipel des Caraïbes (ou Antilles), entre le tropique du Cancer et l'équateur. Faisant partie des îles du Vent (par opposition aux îles Sous-le-Vent proches du Venezuela), elle est positionnée à 16°15' de latitude Nord et à 61°35' de longitude Ouest. Le territoire partage des frontières maritimes avec la Barbade, Montserrat, Antigua-et-Barbuda, la Dominique et le Venezuela car proche de l'Île de Aves. Les canaux la séparant des îles voisines sont le canal de Guadeloupe (55 km de large) entre Basse-Terre et Montserrat et le canal de la Dominique (25 km) entre Terre-de-Haut et la Dominique. La superficie de la Guadeloupe s'établit à 1628,43 km² et son espace maritime compte : 2 881 km2 d'Eaux intérieures, 6 653 km2 de Mer territoriale, 90 570 km2 de Zone économique exclusive.

Géologie, topographie et hydrographie

La Guadeloupe se situe sur le bord oriental de la plaque caraïbe et précisément dans une zone de subduction où la plaque américaine (à l'est) glisse et plonge sous la plaque caraïbe (à l'ouest).La Basse-Terre et les Saintes (à l'ouest) sont situées sur l'arc interne de l'arc des Petites Antilles correspondant à la récente ligne volcanique. Et ces deux îles sont issues de la formation d'une chaîne volcanique qui culmine à la Soufrière. La Grande-Terre et Marie-Galante (à l'est) sont situées sur l'arc externe de l'arc des Petites Antilles correspondant à l'ancienne ligne volcanique. Et ces deux îles sont d'origine corallienne.

La Désirade, en revanche, a une origine bien différente. Si les roches sédimentaires affleurantes sont constituées par des calcaires récifaux relativement récents (pliocène), celles-ci sont déposées sur un socle beaucoup plus ancien, constitué de roches magmatiques du jurassique supérieur, plus ou moins métamorphisées (faciès schiste vert). Ces roches magmatiques n'ont pas été formées par la subduction à l'origine du magmatisme actuel, et constituent les roches antillaises le plus anciennes. La compréhension de l'origine de la Désirade nécessite donc de se replacer dans le contexte paléogéographique du jurassique supérieur, où l'isthme de Panama n'existait pas encore. A cette époque, la plaque Farallon (ancienne plaque dont subsistent des fragments, comme la plaque des Cocos et la plaque de Nazca) subduisait sous la plaque nord-américaine/plaque proto-caraïbéenne, et le socle magmatique de la Désirade pourrait avoir été formé dans le bassin d'arrière arc de cette subduction.

La Guadeloupe et ses dépendances constituent un archipel de 1 702 km2 et les caractéristiques de chaque île sont les suivantes :

La « Guadeloupe continentale », d'une superficie de 1 436 km2, se compose de deux terres distinctes séparées par un fin bras de mer appelé « la Rivière Salée ».

  • La Basse-Terre à l'ouest, 848 km2 (massif ovale de 45 km sur 20), est d'origine volcanique (comme la Dominique et la Martinique). Son sommet est le volcan en activité de la Soufrière culminant à 1 467 m, soit la plus haute altitude des Petites Antilles.
  • La Grande-Terre à l'est, 588 km2 (plateau triangulaire d'environ 40 km de côté), repose sur un substrat calcaire (comme Antigua ou la Barbade). L'île culmine au morne l'Escale à 136 m d'altitude.

À peu de distance, les « dépendances administratives » (ou les îles du sud) se composent de plusieurs îles d'une superficie globale de 194 km2 et qui ne diffèrent pas beaucoup culturellement de la Guadeloupe. Très récemment est apparue l'expression « archipel de la Guadeloupe » ou « îles de Guadeloupe » dans l'essor du tourisme, mais officiellement la Guadeloupe n'est pas reconnue comme étant un archipel au sens propre du terme. Dès lors, on parle de la Guadeloupe et de ses dépendances.

  • La Désirade, 21 km2 (île allongée de 11 km sur 2 km), se présente comme un vaste plateau calcaire incliné vers le nord-ouest. L'île culmine à la Grand-Montagne à 275 m d'altitude.
  • Marie-Galante, 158 km2 (surnommée « l'île aux cent moulins », la « Grande Galette » ou le « sombrero » du fait de sa forme arrondie (15 km de diamètre)), est une grande île formée sur un substrat calcaire vallonné. L'île culmine au morne Constant à 204 m d'altitude.
  • Les îles des Saintes, 14 km2, petit archipel de 9 îles arides et escarpées, se compose principalement de deux îles habitées : Terre-de-Haut, îlet allongé de 5 km2 à l'est, et Terre-de-Bas, îlet le plus grand de 8 km2 à l'ouest de l'archipel et de forme plus arrondie. L'archipel culmine au Morne du Chameau à 309 m d'altitude.

La majorité des cours d'eau coule sur l'île de Basse-Terre tandis que Grande-Terre, Marie-Galante, Les Saintes et la Désirade, au relief moins élevé, comptent très peu voire aucun cours d'eau. À Basse-Terre coulent par exemple la Lézarde, la rivière Moustique ou Grande Rivière à Goyave. À Grande-Terre coulent la rivière Audouin et des ravines comme Gaschet ou Cordel. À Marie-Galante coulent la rivière de Saint-Louis et la rivière de Vieux-Fort.

Différents plans d'eau naturels ou artificiels parsèment l'archipel, principalement dans le sud de Basse-Terre. Parmi les naturels évoquons Grand Étang ou l'étang Zombis ainsi qu'un lac de cratère d'origine volcanique, le lac Flammarion. Parmi les artificiels, citons le lac de Gaschet (environ 100 ha). On compte sept sources thermales en Guadeloupe comme les Bains Jaunes à Saint-Claude (26 °C, altitude de 950 m) ou la Fontaine Thomas à Bouillante (70 °C), et une station thermale à Lamentin : Ravine Chaude.

Climat

La Guadeloupe bénéficie d’un climat tropical, tempéré par les influences maritimes. On y distingue deux saisons : une saison sèche appelée « carême » qui va de janvier à juin et une saison humide dite « hivernage » qui s'étale de juillet à décembre.

La température moyenne est de 27 °C et il n'y a que peu de différence entre les mois les plus chauds (de 25 °C à 32 °C) et les mois les plus froids (de 23 °C à 29 °C). La géographie spécifique de l'archipel, comme le contraste entre la Basse-Terre et la Grande-Terre, entraîne aussi un climat spécifique sur chacune de ces îles. La Grande-Terre et ses plateaux calcaires connaissent régulièrement de sévères sécheresses alors que dans le même temps, le relief perpendiculaire au flux des alizés de la Basse-Terre régule le régime des pluies. À noter que le climat au sommet du volcan de la Soufrière est frais (15 à 22 °C), brumeux, parfois venteux et pluvieux avec des précipitations atteignant une hauteur de 12 000 millimètres par an. La température moyenne de l’eau de mer est de 28 °C.

L'île est également sujette au passage des ouragans, de mai à novembre, qui se forment localement dans les Antilles ou au large du Cap-Vert en Afrique et dérivent dans les alizés d'est.

Paysages et environnement

Le relief montagneux de l'île de Basse-Terre est dominé par le volcan de la Soufrière, surnommée aussi la Vieille Dame et point culminant des Petites Antilles. Elle est recouverte d'une forêt tropicale humide, regorge de cascades, de rivières et est bordée de plages de sable doré ou noir. L'île de Grande-Terre se compose (à l'ouest) d'une plaine bordée de mangroves depuis le Gosier jusqu'à Port-Louis, des Grands Fonds (au centre) et d'un plateau aride, dentelé de côtes rocheuses et sauvages (du nord à l'est). Le littoral sud de la Grande-terre, parsemé de plages de sable blanc à l'abri des récifs coralliens, concentre les grandes stations balnéaires depuis Gosier jusqu'à Saint-François. L'ile de Marie-Galante se caractérise par une falaise calcaire au nord, un plateau qui devient « mornes » à l'est et au sud et qui bascule en pentes escarpées vers une plaine littorale. À l'ouest de l'île, face à la Basse-Terre, les plages et les mangroves s'étendent le long de la mer des Caraïbes et un milieu naturel humide du littoral s'étend dans la baie de Folle-Anse.

La Guadeloupe et les Antilles constituent un point chaud de biodiversité. Comme les autres Petites Antilles, la Guadeloupe a émergé de l'océan il y a moins de cinq millions d'années et son isolement a favorisé l'émergence d'un fort taux d'endémisme. L'archipel était entièrement recouvert de forêt avant l'arrivée des européens au XVIe siècle, et cette arrivée s'est accompagnée d'invasions biologique et de défrichements qui ont eu un impact sévère sur la biodiversité. De nombreuses espèces ont disparu de l'île telles que l'Amazone de la Guadeloupe, le rat mondoungue, le lamantin des Caraïbes, le phoque moine des Caraïbes, l'améive de Guadeloupe. Selon un rapport de la DEAL de la Guadeloupe et de la Martinique : 1 260 plantes vasculaires, huit mammifères, 14 oiseaux, 11 reptiles, quatre amphibiens et quatre espèces de poissons d'eau douce ont été introduits dans les Antilles françaises. Parmi lesquelles le Miconia calvescens, le rat, la mangouste, le poisson-lion et la fourmi manioc sont considérées comme espèces invasives.

Flores terrestre et aquatique

La forêt tropicale humide de Basse-Terre (300 à 1 000 m d'altitude) se compose de grands arbres (gommier blanc, acomat-boucan, châtaigner), d'arbustes et d'herbacées (palmiste montagne, balisier, fougères), de plantes épiphytes (broméliacées, philodendrons, orchidées) et de lianes. La savane humide (au-dessus de 1 000 m) se compose de mousses, lichens, sphaignes ou de plantes (mangles-montagnes, violettes des hauts, thym-montagne). La forêt sèche occupe une grande partie de Grande-Terre, Marie-Galante, Les Saintes, La Désirade et se développe aussi sur la côte sous le vent de Basse-Terre. La forêt de littoral se développe plus difficilement en raison de la nature du sol, de la salinité, du soleil et du vent (raisinier bord de mer, mancenillier (arbre très toxique dont le tronc est marqué d'un trait rouge), icaquier, cocotier). Sur les falaises et dans les zones arides poussent des cactées (figuier de Barbarie, cactus-raquette, Tête à l'anglais », aloès).

La mangrove se structure en trois niveaux, allant du plus proche de la mer au plus éloigné. Au premier se trouve les palétuviers rouge, au second les Palétuviers noirs forment la mangrove arbustive et au troisième niveau les palétuviers blancs forment la mangrove haute. En retrait (là où la marée et le sel ne pénètrent pas) se développe parfois une forêt marécageuse, unique à la Guadeloupe, où pousse le Mangle-médaille.

Les herbiers, comme ceux tapissant le lagon du Grand Cul-de-sac marin, constituent un écosystème et une zone de transition entre la mangrove et les récifs coralliens. Parmi les quatre espèces de plantes à fleurs qui s'y développent, la Thalassia testudinum est la plus répandue.

Un rapport de la DEAL informe qu'en 2020 la Guadeloupe compte 256 espèces végétales menacées, 110 autres quasi menacées comme le Gaïac (en « danger ») et le cactus Tête à l’anglais (en « danger critique »), et cinq espèces disparues (dont quatre orchidacées).

Faunes terrestre et aquatique

La Guadeloupe compte de nombreuses espèces de papillons, de phasmes (localement nommés cheval à diable), de coléoptères de grande taille comme le Dynaste Hercule, et compte une espèce endémique d'araignée : la Holothele sulfurensis. On y rencontre des reptiles comme la tortue charbonnière à pattes rouges appelée molokoï, des couleuvres (Alsophis antillensis, Alsophis sanctonum), un serpent ressemblant à un ver de terre (Typhlops guadeloupensis), des iguanes (Iguana delicatissima, Iguana iguana), un gecko (mabouia) et des petits lézards (anolis). Deux batraciens sont endémiques de la Basse-Terre : l’hylode de Pinchon et l’hylode de Barlagne. Il y existe une grande diversité d'oiseaux (colibri huppé, Pic de Guadeloupe (endémique et classé « quasi menacé »), faucon crécerelle, pélican brun, frégate). On y estime à 13 les espèces de chauve-souris (myotis de la Dominique, noctilion pêcheur, grande chauve-souris brune guadeloupéenne). Les mammifères emblématiques sont le raton laveur de la Guadeloupe et l'agouti doré (protégé et en voie de disparition).

Certains cours d'eau sont parfois peuplés d'ouassous (crevettes d'eau douce locales).

L'archipel est bordé de récifs coralliens et celui situé dans le Grand Cul-de-sac Marin, long de 29 km est le plus long des Petites Antilles. Cet espace abrite 50 espèces de coraux parmi lesquelles, depuis 2017, 16 sont protégées dans les Antilles françaises. Les eaux guadeloupéennes sont également riches en animaux invertébrés : éponges, monnaies caraïbe, anémones de mer, étoiles de mer, en grands mammifères : grand cachalot ou Baleine à bosse, en poissons de récifs : perroquet, poisson-lion, poisson « coffre », congre, diodon, poissons côtiers et océaniques : orphie, exocet, daurade, requins, marlin, espadon, et en reptiles : tortue caouane, tortue olivâtre, tortue « karet », tortue verte.

Préservation de l'environnement

Les milieux naturels guadeloupéens souffrent des prélèvements (chasse et pêche en particulier), du recul de la forêt, de l'urbanisation, de la périurbanisation et du développement de cultures intensives (banane et canne à sucre en particulier) qui ont atteint leur apogée dans les années 1955-75. En conséquence les herbiers et les récifs sont dégradés à hauteur de 50 % autour des grandes îles, les herbiers, palétuviers et mangroves à Marie-Galante, aux Saintes et à la Désirade ont quasiment disparu, et sont constatées une augmentation de la salinité de la nappe d’eau douce souterraine due à « l’intensité de l’utilisation de la nappe » et des pollutions d’origine agricole (pesticides et composés azotés).

De plus, l'étude ChlEauTerre, dévoilée en mars 2018, conclut que 37 molécules anthropogéniques différentes (dont plus de la moitié est issue des résidus de pesticides désormais interdits, comme le chlordécone) ont été retrouvées sur « 79 % des bassins versants analysés en Grande-Terre et 84 % sur la Basse-Terre ». Un rapport de l’Office de l’eau de Guadeloupe fait état en 2019 d'une « dégradation généralisée des masses d’eau ».

Malgré tout, il existe une volonté de préserver ces milieux dont l'environnement végétal et paysager restent préservés sur quelques parties des îles et constituent un atout sensible pour le tourisme. Ces espaces sont pour partie protégés et classés en ZNIEFF, parfois avec un statut de réserve naturelle, dont plusieurs grottes abritent des chiroptères protégés. En ce sens, le parc national de la Guadeloupe a été créé le 20 février 1989. En 1992, sous l'égide de l'Unesco, est créée la Réserve de biosphère de l'archipel de la Guadeloupe. Et dans la foulée, le 8 décembre 1993, le site du Grand Cul-de-sac marin est inscrit en tant que zone humide d’importance internationale. L'île devient ainsi le département d'outre-mer ayant le plus d'espaces protégés.

Scandale environnemental de la chlordécone aux Antilles françaises

La population guadeloupéenne a été exposée au chlordécone, un insecticide dangereux, perturbateur endocrinien et vraisemblablement cancérogène, autorisé entre 1972 et 1983 dans les bananeraies des Antilles, afin de protéger les bananeraies d'un charançon. Son autorisation à la vente avait été retirée en 1990 par le gouvernement français, mais une dérogation en permettra l'usage jusqu'en 1993, à la suite de la demande pressante des producteurs de banane, relayée par le député de la Martinique, Guy Lordinot. Son usage se poursuivra en réalité jusqu'aux années 2005-2007.

En 2019, une commission d'enquête parlementaire met en cause l'État pour avoir autorisé la vente de ce produit, dont la toxicité était pourtant connue, mais « ces responsabilités sont partagées avec les acteurs économiques. Les industriels d'abord, mais aussi les groupements de planteurs et certains élus.».

Santé publique France indique qu'il y aurait plus de 90% des adultes en Guadeloupe qui seraient contaminée par le chlordécone.

Des études sont en cours pour mieux mesurer les impacts de ces produits sur la santé. Des arrêtés d’interdiction de la pêche sont à respecter en Martinique et en Guadeloupe (poissons et crustacés d'eau douce genre ouassous, certaines espèces de poissons de lagon et de langouste), rappelle l'AFSSA, de même qu'il faut en zone contaminée éviter de consommer les légumes racines du jardin plus de deux fois par semaine.

Animaux dans les compétitions

Les combats de coqs, bien qu'en voie de disparition, font partie du patrimoine immatériel de la Guadeloupe. Et les défenseurs de cette pratique ont la volonté de faire perdurer cette tradition, incluse dans la culture guadeloupéenne depuis plusieurs siècles. Toutefois, la loi actuelle n'autorise pas la construction ni l'ouverture de nouveaux gallodromes. La saison s'étale de novembre à juillet et les combats se déroulent le samedi après-midi et le dimanche. Une quinzaine de combats peuvent se succéder, les jours d'ouverture. En 2016, la Guadeloupe comptait 10 pitakoks.

Les concours de bœufs-tirant, apparus à Marie-Galante, mettent en compétition des bœufs évoluant en binôme et devant tracter un convoi dont le poids peut atteindre une tonne 400 kg ou plus. Ces derniers doivent atteindre le plus rapidement possible le sommet d'une piste pentue longue d'environ 160 mètres. Cette compétition est alors l'occasion de mettre à l'épreuve la vaillance, la ténacité de ces animaux et valoriser la race créole. En 2019, la Guadeloupe comptait 18 clubs.

Les concours de cabris-tirant, calqués sur le modèle des bœufs-tirant, mettent en compétition des boucs évoluant en binôme et devant tracter une charge jusqu'au sommet d'un sentier dont la longueur ne dépasse pas 150 mètres.

Les courses hippiques pratiquées à l'hippodrome de Saint-Jacques, à Anse-Bertrand, se déroulent tous les dimanches, du mois de décembre au mois d'août. Passionnés et parieurs viennent voir se mesurer pur-sang et demi-sang montés par des jockeys caribéens.

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