Râle de Wallace
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Habroptila wallacii

Habroptila wallacii

Le Râle de Wallace (Habroptila wallacii) est une espèce d'oiseaux de la famille des Rallidae. C'est un grand râle incapable de voler et endémique de l'île d'Halmahera, des Moluques du Nord en Indonésie. Il y vit dans les marais à sagoutiers adjacents aux forêts marécageuses. Son plumage est principalement gris-ardoise foncé ; la peau nue autour de ses yeux, son bec long et épais et ses pattes sont de couleur rouge vif. Son cri est semblable à un roulement de tambour et s'accompagne d'un battement d'ailes. La timidité de cet oiseau et la densité de son habitat font que peu d'informations sont connues sur son comportement.

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Le Râle de Wallace se nourrit d'insectes et de pousses de sagou, et avale de petites pierres pour aider à la digestion mécanique de sa nourriture. Il semble être monogame, mais rien n'est connu sur son comportement de cour. Le seul nid connu à ce jour, peu profond, se situait en haut d'une souche d'arbre en décomposition et se formait de copeaux de bois et de feuilles mortes. Les deux oisillons qui s'y trouvaient étaient couverts d'un duvet noir caractéristique des râles venant d'éclore.

La faible population du Râle de Wallace, qu'on estime entre 3 500 et 15 000 représentants, et son aire de répartition restreinte en font une « espèce vulnérable » selon l'Union internationale pour la conservation de la nature. Ce râle est principalement menacé par la destruction de son habitat, due aux récoltes de sagou et à la conversion des zones humides en terres rizicoles. L'oiseau est également consommé par les populations locales. Le seul nid connu se trouvant dans une zone fréquentée par des villageois locaux, le Râle de Wallace pourrait s'adapter mieux qu'il n'était pensé aux changements de son habitat.

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Apparence

Le Râle de Wallace est un gros râle, mesurant 35 à 40 cm de longueur,. L'adulte a le corps principalement gris-ardoise foncé, avec un plumage d'un brun sombre sur le bas du dos, sur le croupion et les ailes, et avec les plumes du dessus de la queue noires. Les parties inférieures sont légèrement plus pâles que le dessus du corps. La peau nue autour de l'œil, le bec long et fin, l'écusson frontal le surmontant et les pattes fortes sont d'un rouge éclatant. Dans sa description de l'espèce, George Robert Gray rapporte la présence d'une petite épine sur l'aile, à la pliure de l'épaule. Les ailes et la queue sont très courtes. Les sexes sont semblables ; le plumage des oiseaux emplumés mais encore immatures n'a pas été décrit.

Distribution

Géographie

Continents
Domaines biogéographiques

Le Râle de Wallace est endémique des Moluques, où il ne vit que sur l'île d'Halmahera. Il y peuple les marais à Sagoutiers (Metroxylon sagu), denses et épineux et, de préférence, là où la forêt jouxte les zones marécageuses. Il a été avancé que l'espèce pourrait également peupler les zones herbeuses à Imperata cylindrica, mais cela provient probablement d'une confusion avec le Râle des Moluques (Amaurornis moluccana),. Au début des années 1930, l'ornithologue allemand Gerd Heinrich, qui a préparé son voyage pour Halmahera en se roulant dans les Grandes orties (Urtica dioica), écrit sur les marais de sagoutiers :

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Après une traque de six mois dans la forêt vierge, il décrit sa première rencontre avec le Râle de Wallace :

Après la disparition rapide de l'oiseau, Gerd Heinrich fait enclore et piéger la zone marécageuse et réussit, quelques jours plus tard, à en attraper un spécimen qui s'était pris dans un collet, et un autre est abattu. Il poursuit ensuite son étude jusqu'en 1932 sur l'île de Célèbes où il réussit à abattre un Râle de Platen (Aramidopsis plateni). Entre 1950 à 2003, les observations de l'espèce se sont limitées à une zone restreinte située à la base de la péninsule Nord-Ouest de l'île d'Halmahera, mais l'oiseau a été signalé jusqu'à l'extrême sud de l'île avant 1950. Des signalements plus récents montrent qu'il est toujours présent dans une zone plus grande, comprenant le Nord-Est de l'île et les locaux affirment qu'il est également présent dans les marécages près de Kao, dans la péninsule Nord-Ouest d'Halmahera.

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Râle de Wallace carte des habitats
Râle de Wallace carte des habitats
Râle de Wallace
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Habitudes et mode de vie

Le cri est semblable à un roulement de tambour, bas, et accompagné d'un tuk, tuk, tuk produit par les ailes. La nature de cette vocalisation a donné naissance à une légende voulant que ce son était produit par l'oiseau en tapant avec ses pattes sur une branche ou un arbre creux. Gerd Heinrich rapporte que le nom local de l'oiseau est « soisa », signifiant roulement de tambour, et décrit le cri comme un roulement feutré en pourr-pourr-pourr-pourr qui finit parfois avec un cri fort et strident,. L'oiseau peut également produire un vrombissement sourd similaire au cri du Sanglier d'Asie (Sus scrofa vittatus) et rappelant le cri du Râle de Platen (Aramidopsis plateni). Le Râle de Wallace crie le plus souvent tôt le matin ou tard le soir, et répond parfois aux coups de machette des humains coupant les racines des sagoutiers. Au nid, l'oiseau émet une version plus discrète de son cri. D'autres sons ont été attribués à cette espèce, comme des cris sonores, mais pourraient provenir d'autres espèces, se rapprochant notamment de ceux produits par le Râle des Moluques (Amaurornis moluccana).

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Le Râle de Wallace vit dans un habitat difficile à explorer, et ses mœurs discrètes contribuent également à la rareté des informations disponibles sur son mode de vie. Ainsi, il y a peu d'observations confirmées de l'espèce.

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Comportement saisonnier
Appel d'oiseau

Régime et nutrition

Parmi les ressources que l'on sait consommées par le Râle de Wallace, on compte les pousses de sagou et des insectes. Il a aussi été observé se nourrissant sur les sagoutiers coupés, bien qu'on ne soit pas sûr s'il consommait des plantes en décomposition, ou s'il cherchait d'autres choses à manger parmi elles. Cet oiseau avale également de petites pierres, comme le font tous les râles, pour aider à la digestion mécanique de sa nourriture dans son gésier.

Habitudes d’accouplement

Le Râle de Wallace semble être monogame, mais rien n'est connu sur son comportement de cour ou sur sa reproduction, avant la nidification proprement dite. Un signalement douteux, provenant de locaux, de 4-5 jeunes rayés a longtemps été la seule donnée, bien qu'elle ait toujours été jugée incorrecte, de tels plumages n'existant pas chez les autres espèces de râles. Dans la famille des Rallidae, en effet, les poussins sont typiquement recouverts d'un duvet noir, toute ornementation étant restreinte à la tête, la chair nue, ou à des plumes spécialement modifiées. Cette donnée incertaine est définitivement contredite en novembre 2010, quand un nid est trouvé au sommet d'une souche pourrissante, à un mètre du sol et à 46 m de la lisière d'une forêt secondaire, dans le parc national d'Aketajawe-Lolobata. Le nid était placé dans une dépression peu profonde (15 cm environ), avec des copeaux de bois et des feuilles mortes qui en tapissaient le fond. Les coquilles d'œufs étaient blanc-marronâtre avec des marques marron foncé et noires. Les deux tout jeunes oisillons qui s'y trouvaient étaient intégralement couverts d'un duvet noir, avec le pollux (l'équivalent de l'ongle du pouce sur une main humaine) blanc et l'ongle de l'index rose. Le bec était noir, avec la pointe blanche, et les pattes étaient marron et barrées de noir. L'iris était gris, et les pupilles bleues. Les jeunes râles quittent rapidement le nid après l'éclosion, et les poussins trouvés étaient donc probablement âgés d'un ou deux jours.

Population

Menaces démographiques

Les espèces d'oiseaux dont l'aire de répartition est peu étendue sont particulièrement vulnérables aux activités humaines. Huit des 26 espèces d'oiseaux uniquement présentes dans la « zone d'oiseaux endémiques des Moluques du Nord » sont menacées, le Râle de Wallace en faisant partie. Près d'un quart des espèces de râles sont menacées à des degrés divers, les espèces incapables de voler étant plus en danger que les autres. Depuis l'an 1600, au moins quinze espèces se sont éteintes.

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La population du Râle de Wallace est aujourd'hui estimée entre 3 500 et 15 000 individus. Son aire de répartition restreinte et sa faible population en font une « espèce vulnérable » selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), bien qu'elle soit peut-être plus commune que les estimations ne le suggèrent, compte tenu des trop rares témoignages la concernant.

La perte d'habitat de l'espèce est due aux récoltes de sagou et à la conversion des zones humides en terres rizicoles. Le râle est un mets prisé par les populations locales, qui le capturent avec des pièges faits de cordes d'écorce et le chassent à l'aide de chiens.

Le seul nid connu à ce jour se situait dans une zone assez fréquentée par les villageois locaux ; le râle pourrait s'adapter plus facilement aux changements d'habitat qu'on ne le pensait auparavant. Plusieurs observations de l'espèce ont également été signalées au nord de l'île d'Halmahera en 2008 et 2011, élargissant ainsi la zone dans laquelle le Râle de Wallace a été observé dans les années récentes.

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Références

1. Râle de Wallace article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A2le_de_Wallace
2. Râle de Wallace sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/22692781/93369321
3. Xeno-canto le chant des oiseaux - https://xeno-canto.org/484409

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