Matamata
Royaume
Phylum
Subphylum
Classe
Commande
Sous-commande
Famille
Genre
Sous-commande
Famille
Sous-famille
Genre
ESPÈCES
Chelus fimbriata
Taille de la population
Unknown
Durée de vie
15 years
Poids
15
33
kglbs
kg lbs 
Longueur
45
18
cminch
cm inch 

Chelus fimbriata

La Matamata (Chelus fimbriata ou Chelus fimbriatus), un des deux représentants du genre Chelus, est une espèce de tortues, de la famille des Chelidae.

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C'est une tortue d'eau douce à l'aspect original par rapport aux autres espèces de son ordre, ce qui a suscité la curiosité de nombreux scientifiques. Elle se répartit globalement en Amérique du Sud, notamment dans le bassin amazonien, alors que sa proche cousine, Chelus orinocensis, fréquente les bassins de l'Orénoque et du Río Negro.

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Apparence

On doit la première description de la Matamata à Barrère en 1741. Il la décrit en latin en ces termes :

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On peut traduire celle-ci par « grande tortue terrestre aux écailles épineuses et striées ». Ici, c'est la carapace de la matamata qui a d'abord frappé Barrère. Mais c'est la morphologie tout entière de l'animal qui frappe un œil non averti. En effet, il paraît difficile de confondre la matamata avec une autre tortue tellement elle présente des caractéristiques inédites :

  • sa taille peut aller jusqu'à 45 centimètres à l'âge adulte, ce qui est plutôt grand pour une tortue d' eau douce ;
  • son poids est d'environ 15 kilogrammes à l'âge adulte ;
  • sa queue est également plutôt longue pour une tortue d'eau douce ;
  • sa carapace est composée de trois rangées de plaques bosselées par une multitude de pyramidions ; elle est dentelée, ce qui la démarque également des autres tortues ; les stries de croissance sont très marquées et permettent de déterminer l'âge du spécimen ; dans le bassin amazonien, la dossière est rectangulaire alors que dans le bassin de l'Orénoque, elle est plutôt ovale ;
  • sa tête est plate et triangulaire, couverte d'excroissances ; son museau est long et mince et est terminé par une petite trompe où se trouvent les narines ;
  • ses yeux sont petits, situés près de son museau et se reflètent dans la nuit comme chez de nombreux autres reptiles ; ses capacités visuelles ne sont pas très élevées ;
  • sa bouche est très large et munie de deux barbillons (filaments que l'on trouve de chaque côté de celle-ci) ;
  • son cou est très long, il lui sert à atteindre la surface pour respirer quand elle est sous l'eau ;
  • ses pattes sont courtes, extensibles, munies de petites griffes et adaptées pour un habitat boueux.

Les femelles sont un peu plus grandes et ont un cou plus long. Néanmoins, il est difficile de différencier un mâle d'une femelle car le dimorphisme sexuel n'est pas très marqué.

Des variations sont surtout observables entre les différentes régions où se répartit la matamata. Celles-ci se situent surtout au niveau de la taille moyenne et de la pigmentation.

La chair de l'animal varie entre un brun très sombre et un gris foncé. La couleur de sa carapace varie entre la couleur café et un gris très foncé. Quant à son plastron, il varie du blanchâtre (bassin amazonien) au rouge foncé (bassin de l'Orénoque).

Les jeunes sont généralement plus colorés que les adultes. Ils sont aussi plus clairs. Leurs ponts, leurs plastrons et le bord interne de leurs marginales sont roses et cerclés par des bandes sombres. Le bord externe de chaque marginale est, pour sa part, orangé. Sur le dessus de leur tête, plus claire que celle des adultes, on peut observer trois bandes sombres. Sur leur cou, il y a aussi trois bandes de couleur, cette fois-ci rougeâtres.

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Vidéo

Distribution

Géographie

La matamata est une tortue endémique d'Amérique du Sud. Elle se rencontre dans le bassin amazonien, :

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  • en Guyane
  • au Suriname
  • au Guyana
  • dans le nord de la Bolivie dans les départements de Beni, de Pando et de Santa Cruz
  • au Brésil dans les États d' Amapá, d' Amazonas, de Goiás, du Mato Grosso, du Pará, du Rondônia, du Roraima et du Tocantins
  • dans l'est de la Colombie dans les départements d' Amazonas, d' Arauca, de Caquetá, de Casanare, de Guainía, de Meta, de Putumayo, de Vaupés et de Vichada
  • dans l'est du Pérou dans les régions de Loreto et d' Ucayali
  • dans l'est de l' Équateur
  • au Venezuela dans les États d' Amazonas, d' Anzoátegui, d' Apure, de Barinas, de Bolívar, de Cojedes, de Delta Amacuro, de Guárico, de Monagas, de Sucre et de Zulia
  • sur l'île de Trinidad.

Elle a également été introduite en Floride à Pembroke Park en 1966 mais n'aurait pas réussi à s'adapter malgré des rumeurs persistantes dans la région.

La Matamata est une tortue d'eau douce, vivant en partie dans les eaux tièdes et en partie sur les berges des différents milieux où on a pu l'observer à l'état sauvage :

Elle tolère les remontées d'eau salée dans le fleuve à cause des marées, même si elle préfère éviter de s'aventurer dans les estuaires.

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Matamata carte des habitats

Zones climatiques

Matamata carte des habitats
Matamata
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Habitudes et mode de vie

La Matamata est un animal qui bouge peu, capable de rester immobile de nombreuses heures. Elle s'aventure sur les berges le plus souvent uniquement dans le but de pondre.

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Sinon, elle reste en eaux peu profondes d'où elle pourra aisément respirer à l'aide de son cou extensible qui lui permet d'atteindre l'air. Elle flotte rarement en surface, préférant rester au fond de l'eau.

C'est une espèce plutôt docile. Elle n'est pas encline à mordre et n'en est d'ailleurs pas capable (son bec est beaucoup moins développé que celui des autres tortues).

Enfin, la matamata est un animal extrêmement photosensible. De ce fait, elle reste plutôt un animal crépusculaire.

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Comportement saisonnier

Régime et nutrition

La matamata a un régime alimentaire carnivore. Elle se nourrit d'alevins et de têtards, voire d'amphibiens ou de poissons quand elle est adulte. Sur l'île de Trinidad, Kearney a pu également observer des spécimens, en 1972, mangeant des crustacés d'eau douce et de petits mammifères nageant dans l'eau. La Matamata pourrait même parfois manger de petits oiseaux.

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C'est une tortue de fond de marécage qui chasse à l'affût, grâce notamment à son camouflage. Elle peut retenir sa respiration de longues heures, ce qui augmente encore sa dangerosité pour ses proies. Le procédé de capture est le suivant : la matamata aspire ses proies en ouvrant une très large bouche et avec l'aide d'un fort mouvement de sa gorge. La manœuvre prend environ un cinquantième de seconde. Ensuite, elle rejette lentement l'eau avalée, ce qui asphyxie les proies attrapées. En revanche, n'ayant pas le bec des autres tortues, elle ne mâche pas ses proies.

Elle utiliserait également des replis de peau sensoriels qui l'aideraient à détecter ses proies, bien que cela prête parfois à controverse dans le milieu scientifique. Un test a été pratiqué pour savoir ce qu'il en était : dans un premier temps, on a bandé les yeux d'une matamata qui est ensuite parvenue à se nourrir. Dans un second temps, on a coupé les excroissances qui formaient les replis dits sensoriels d'un autre animal. Celui-ci n'est pas parvenu à attraper de proies malgré le fait qu'il possédait toutes ses capacités visuelles. Néanmoins, une stimulation humaine par contact de ces replis ne provoqua que des mouvements de un millimètre sur le premier cobaye. Les scientifiques en ont déduit que la tortue faisait la différence entre un mouvement de proie et un simple contact. Une autre théorie dit que la Matamata possède deux grands « tympans » sur les deux côtés de la tête capables de détecter les vibrations et ainsi, faire une sorte de triangulation pour savoir où est la proie.

On a pu observer certaines matamatas (en captivité) qui acculaient d'abord leurs proies dans un espace confiné pour ensuite les aspirer. En réalité, l'animal apprend les meilleurs moyens de capturer leurs proies selon l'environnement où il vit. Il s'adapte en permanence aux conditions de son milieu.

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Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

Les parades nuptiales sont difficilement observables, mais certains scientifiques parvinrent à relever le comportement suivant : le mâle chevauche la femelle, sa tête s'étend vers elle. Il ouvre et ferme la bouche. Ses pattes se détendent et lui permettent des mouvements plus rapides que d'ordinaire et aussi de passer sur la femelle un peu plus grosse que lui.

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Les œufs sont pondus sur la berge par groupe variant en moyenne de douze à vingt-huit. Ceux-ci ont une coquille dure mesurant entre trente-cinq et quarante millimètres de diamètre. Il y a plusieurs pontes par an, principalement entre novembre et décembre. L'incubation des œufs est en moyenne de deux cents jours, pour une température d'environ vingt-huit degrés Celsius (observation faite en couveuse), ce qui cadre avec les températures automnales sud-américaines.

C'est vers l'âge de cinq ans que la Matamata devient sexuellement mature. Aucune forme d'attitude maternelle n'a pu être observée chez les mères matamatas. L'espérance de vie d'une matamata tourne autour de dix ans et demi, bien que, en captivité, on l'ait vu atteindre des âges bien plus avancés (jusqu'à 15 ans).

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Population

Menaces démographiques

La Matamata n'est pas très en proie à la prédation animale. En effet, comme toute tortue, en cas de menace d'un quelconque prédateur, elle se replie dans sa carapace. De plus, son aspect ne lui donne pas l'air comestible, bien qu'elle le soit. Elle n'a, de ce fait, pas vraiment de prédateur naturel.

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L'Homme, quant à lui, n'est pas traditionnellement un prédateur de cet animal. En effet, les Amérindiens ne la consomment pas, à cause, une fois encore, de son aspect rébarbatif, mais aussi de l'odeur nauséabonde qu'elle dégage. Mais, du fait de sa popularité, cette tortue est ramassée en masse pour des collectionneurs peu scrupuleux. Cela a pour effet la raréfaction de la Matamata dans certaines zones. Sa capture est donc devenue illégale en Guyane française. En revanche, au niveau international, aucun règlement particulier ne régit sa capture. Néanmoins, peu de particuliers possèdent des matamatas étant donné la relative difficulté des soins à leur apporter.La découverte, en 2020, de l'existence de, non pas une, mais en fait deux espèces de Matamata (Chelus fimbriata et Chelus orinocensis) amène à réévaluer le statut de conservation de ces tortues : en raison de cette scission en deux espèces, la taille de la population de chaque espèce est en réalité plus petite que prévu.

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Références

1. Matamata article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Matamata

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