Mya arenaria, la mye commune, mye des sables ou bec de jar, est une espèce de grands bivalves de la famille des Myidae.
En Amérique du Nord anglophone, on appelle ces bivalves steamers, softshells, longnecks ou Ipswich clams.
En breton, il s'appelle kouilhoù kezeg ou turuilhed. En Acadie, on l'appelle « coque ».
Sur le Bassin d'Arcachon, on le nomme "clanque", "pitore" ou "claque"
Sur l'île d'Oléron il est appelé "badago".
Cette espèce vit dans les sédiments sableux des littoraux exposés aux marées, des côtes sud des États-Unis, jusqu'au Canada, et le long de certains littoraux européens, notamment la mer des Wadden.On en trouve aussi au Royaume-Uni, par exemple dans les bancs de sable de Llanrhidian dans l'ouest du Pays de Galles.
Il s'agit probablement d'une des premières espèces marines transportées : disparue au Pléistocène, les Vikings ont rapporté la palourde avec eux de leurs voyages sur la côte est-américaine et l'ont réintroduite sur les côtes du Danemark vers 1245 (datation de coquilles fossiles).
Ce mollusque sinupallié est protégé par une coquille équivalve aplatie, allongée, à l'ornementation assez faible. Endobenthique de type fouisseur profond, il vit dans les sédiments en filtrant l'eau au moyen d'un siphon.Comme de nombreux autres bivalves, dont les moules et huîtres, il peut se « désintoxiquer » en stockant une grande partie des métaux lourds qu'il a filtrés dans sa coquille (le plomb en particulier). Sa coquille est cependant fragile. Elle se délite assez rapidement, relarguant ensuite les toxiques qu'elle contenait.
On le trouve enfoncé dans le sable vaseux ou la vase jusqu'à 90 cm de profondeur. Il est abrité par une coquille de carbonate de calcium, relativement cassante (plus fragile que celles d'autres espèces lui ressemblant), d'où la dénomination anglophone de "soft-shells".
Cet animal peut accumuler de nombreux toxiques, ce qui en fait un biointégrateur intéressant pour le suivi de la pollution chronique de sédiments et évaluer la contamination du réseau trophique (sa coquille pouvant, même après sa mort, conserver la trace de certaines pollutions antérieures).Il a été proposé d'utiliser son « temps d'enfouissement » comme indicateur de son degré d'intoxication, mais d'autres facteurs peuvent intervenir.
Ce coquillage est fréquemment collecté par les pêcheurs à pied ou professionnels en Amérique du nord ; il est ensuite frit, cuit à l'eau, au beurre ou à la vapeur ou au four, après dégorgement dans de l'eau de mer propre.
Comme tous les mollusques filtrants, il peut être victime du chalutage des fonds, des biocides utilisés dans les antifoolings ou des polluants accumulés dans la vase, dont métaux lourds, engrais et pesticides amenés par les fleuves ou les pluies. Les marées noires et pollutions pétrolières peuvent aussi l'affecter.