Grand cachalot
Royaume
Phylum
Subphylum
Classe
Commande
Infra-ordre
Famille
Genre
ESPÈCES
Physeter macrocephalus
Taille de la population
100-360 Thou
Durée de vie
70 years
Vitesse de pointe
45
28
km/hmph
km/h mph 
Poids
12-40.8
26455.4-89948.5
tlbs
t lbs 
Longueur
11-18
36.1-59.1
mft
m ft 

Physeter macrocephalus, Physeter catodon • Cachalot, Cachalot macrocéphale

Le grand cachalot (Physeter macrocephalus ou P. catodon), communément appelé cachalot et parfois cachalot macrocéphale, est une espèce de cétacés à dents de la famille des physétéridés et unique représentant actuel de son genre, Physeter. Il est l'une des trois espèces encore vivantes de sa super-famille, avec le cachalot pygmée (Kogia breviceps) et le cachalot nain (K. sima). Il a une répartition cosmopolite, fréquentant tous les océans et une grande majorité des mers du monde. Cependant, seuls les mâles se risquent dans les eaux arctiques et antarctiques, les femelles restant avec leurs jeunes dans les eaux plus chaudes.

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Le mâle peut atteindre plus de 20 m de long, ce qui fait de l'espèce le plus grand carnassier au monde. À elle seule, la tête peut représenter le tiers de la longueur de l'animal. Ce mammifère se nourrit en grande partie de calmars, ainsi que de poissons, en des proportions variables selon l'emplacement géographique. Il est connu pour ses records de plongée en apnée, atteignant les 2 250 mètres de profondeur,, performance qu'aucun mammifère, mis à part la baleine de Cuvier et l'éléphant de mer du sud, ne peut réaliser. Ses vocalisations en cliquetis sont les sons les plus forts produits par un animal, elles sont utilisées dans le but de communiquer, de s'identifier et de se localiser entre eux.

Les cachalots se rassemblent en groupes nommés « pods ». Les femelles vivent avec leurs jeunes, séparément des mâles, et s'entraident pour protéger et allaiter les juvéniles. Elles mettent bas tous les trois à six ans et s'occupent de leur progéniture durant plus d'une dizaine d'années.

Le cachalot n'a pas de prédateurs naturels assez forts pour attaquer avec succès un adulte en bonne santé, seuls les orques peuvent essayer de se fondre dans un pod pour y tuer les plus jeunes. Cependant, du XVIIIe siècle jusqu'à la fin du XXe siècle, la chasse au cachalot par l'homme, qui a inspiré le roman Moby-Dick, a été une industrie majeure pour extraire le spermaceti, l'huile de cachalot, l'ambre gris et l'ivoire de l'animal. En raison de sa taille, le cachalot pouvait parfois se défendre efficacement contre les baleiniers. L'exemple le plus célèbre est celui d'un cachalot de 25 m ayant attaqué et coulé le baleinier américain Essex en 1820. Les populations de cachalots sont lourdement touchées par cette chasse intensive et diminuent de 67 %. La commission baleinière internationale proclame la pleine protection de l'espèce en 1985 qui est depuis classée comme vulnérable.

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Apparence

Certains mâles adultes mesurant jusqu'à 20,5 m de long et ayant une masse de 57 t, le cachalot est le plus grand des cétacés à dents,. À titre de comparaison, les deuxièmes plus grandes baleines à dents, les bérardies, mesurent 12,8 m pour une masse allant jusqu'à « seulement » 15 t. Le Nantucket Whaling Museum possède ainsi une mandibule de 5,5 m de long, provenant d'un individu mesurant, par extrapolation, 24 m de long. Le spécimen qui aurait coulé l'Essex (l'un des incidents derrière la légende de Moby Dick) a été décrit comme mesurant 26 m de long. Cependant, ces individus « hors normes » deviennent rarissimes, la chasse à la baleine systématique ayant conduit à une diminution de leur taille moyenne : les grands mâles étaient très recherchés, surtout après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, ceux-ci ne dépassent généralement pas 18,3 m de longueur ou une masse de 51 t.

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Le dimorphisme sexuel chez l'espèce est l'un des plus marqués parmi tous les cétacés. À la naissance, les représentants des deux sexes sont à peu près de la même taille, mais les mâles adultes sont généralement 30 % à 50 % plus longs et jusqu'à trois fois plus lourds. En effet les femelles pèsent en moyenne 14 t pour 11 m de long alors que les mâles pèsent, également en moyenne, 41 t pour 16 m de long.

L'énorme tête de l'animal est très distinctive. Quasiment parallélépipédique, elle représente près du tiers du cétacé et peut peser 16 t. L'évent est situé très près de l'extrémité de la tête et est déporté sur le côté gauche. Cela donne au souffle de l'animal un angle de pulvérisation caractéristique, orienté à la fois vers l'avant et vers la gauche, cas unique chez les cétacés.

La queue de l'animal est triangulaire et fendue par une profonde encoche caudale. Très épaisse et puissante, elle mesure jusqu'à 4 m de large et le cétacé la lève hors de l'eau lorsqu'il plonge. Le cachalot n'a pas de nageoire dorsale à proprement parler, mais une série de crêtes sur le tiers postérieur du dos. La plus grande de celles-ci — une bosse triangulaire — peut être confondue avec une nageoire dorsale en raison de sa forme. Les nageoires pectorales sont quant à elles, petites.

Le corps est gris foncé ou noir avec quelques taches sur le ventre. Sa surface peut comporter des marques rectilignes et de nombreuses cicatrices, dues aux combats entre les mâles ou avec des calmars géants. Contrairement à la peau lisse de la plupart des grandes baleines, la peau du dos est habituellement noueuse et peut être comparée à celle d'un pruneau. La peau est normalement d'un gris uniforme, mais peut paraître brune en plein soleil. Des individus albinos ont également été signalés,. Dans les eaux chaudes, les cachalots muent en permanence, perdant de grands lambeaux de peau souvent consommés par les poissons des alentours et permettant ainsi aux cétacés de se débarrasser de certains de leurs parasites. Cette mue est moins fréquente dans les plus hautes latitudes. Les cachalots peuvent parfois en groupe se frotter les uns contre les autres pour mieux se débarrasser de leur épiderme.

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Vidéo

Distribution

Géographie

Régions

Le cachalot compte parmi les espèces les plus cosmopolites. Il vit en une certaine abondance dans tous les océans et presque toutes les mers, dont la Méditerranée. Il préfère les eaux libres de plus de 1 000 m de profondeur. On trouve plus volontiers l'animal dans les eaux équatoriales ou tropicales, les femelles et leurs jeunes ne dépassant notamment pas les 50e parallèles (Nord et Sud) pour rester dans des eaux chaudes, mais les mâles adultes remontent jusqu'aux mers polaires. Les mâles peuvent descendre au sud jusque vers l'Antarctique : rares en Géorgie du Sud, ils se cantonnent aux eaux profondes, évitant les côtes. Ils sont présents dans le passage de Drake au large du cap Horn et ont été observés dans de nombreuses baies de la Terre de Feu ouvertes à l'océan, le pourtour côtier de la péninsule Mitre, le canal de Beagle ainsi que le détroit de Magellan ; ils occupent toutes les eaux jusqu'au 75e parallèle nord. Cependant les changements d'hémisphères sont peu fréquents, un mâle particulier restant toujours du même côté de l'équateur.

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On le trouve en mer Méditerranée, mais pas en mer Noire et sa présence dans la mer Rouge est incertaine. Les entrées peu profondes à la fois en mer Noire et en mer Rouge pourraient expliquer son absence. Les basses profondeurs de la mer Noire sont également anoxiques et contiennent de fortes concentrations de composés soufrés, tels que le sulfure d'hydrogène. Les populations sont plus denses à proximité des plateaux continentaux et des canyons sous-marins. Les cachalots se trouvent généralement dans les eaux profondes au large des côtes, mais on peut les voir près de la côte dans les zones où le plateau continental est bas et diminue rapidement à des profondeurs de 310 à 920 m. Les zones côtières qui comprennent d'importantes populations de cachalots sont les Açores et l'île des Caraïbes de la Dominique.

Les cachalots suivent un calendrier de migration avec des motifs similaires à ceux des rorquals : les mâles se rapprochent chaque hiver de l'équateur afin de rejoindre les pods de femelles. Une fois la reproduction achevée, ils repartent vers les pôles où la nourriture se fait plus abondante.

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Grand cachalot carte des habitats
Grand cachalot carte des habitats
Grand cachalot
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Habitudes et mode de vie

Les cachalots sont grégaires, formant des groupes de tailles différentes principalement en fonction du sexe. Les femelles sont philopatriques et vivent en groupes comptant 20 à 40 individus avec leurs petits et les jeunes mâles. Elles sont souvent attachées à leur pod, pouvant rester plus d'une dizaine d'années dans un même groupe. Les jeunes mâles quittent ces regroupements à partir de l'âge de 4 à 21 ans et rejoignent des groupes de jeunes de leur âge et de leur taille comptant au maximum une cinquantaine d'individus. En vieillissant, ils ont tendance à se disperser en petits groupes, et les plus vieux mâles mènent généralement une vie solitaire. Toutefois, certains mâles d'âge mûr se regroupent, ce qui suggère un degré de coopération qui n'est pas encore bien compris. Parfois, différents troupeaux s'unissent pour former des hardes de plusieurs centaines d'individus.

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Hormis la chasse d'origine humaine, d'autres prédateurs peuvent s'en prendre au cachalot, principalement l'orque (Orcinus orca) ou même les dauphins-pilotes (Globicephala) et la fausse orque (Pseudorca crassidens), attaquant parfois les femelles et les jeunes, qui sont particulièrement vulnérables,. La plupart de ces prédateurs essayent d'isoler un juvénile du groupe, mais les mâles cachalots repoussent ces attaques en encerclant leur progéniture. Les adultes contrent les orques à l'aide de leur nageoire caudale, soit vers l'extérieur, soit vers l'intérieur afin de se battre avec leurs dents. Cette formation en « marguerite » est également utilisée pour protéger un individu blessé. Un comportement que les baleiniers ont su exploiter : en blessant un seul cachalot, ils attiraient le groupe entier dont il est issu. Si les orques sont suffisamment nombreuses, elles peuvent parfois tuer une femelle adulte. Quant aux grands cachalots mâles, il est probable qu'ils n'ont pas d'autres prédateurs que l'humain, leur grande corpulence et leur force redoutable les laissant à l'abri d'attaques d'orques.

Les cachalots ne produisent pas les « chants » des grandes baleines à fanons mais utilisent des cliquetis (ou clics) organisés en séquences types appelées « codas ». Ces clics portent à plusieurs kilomètres et servent à l'écholocation ainsi qu'à la communication. Les sons, pouvant avoisiner les 230 décibels à un mètre, ont également été soupçonnés de servir à étourdir les proies du cachalot (voir la section « Prospection ») ; en phase de chasse, il produit des clics très rapprochés formant des « bourdonnements » (buzz). Deux cétologistes de l'université Dalhousie, Luke Rendell et Hal Whitehead sont parvenus à identifier en 2002 des « clans vocaux » (vocal clans), des groupes sociaux réunis par un même « langage », ou plus prosaïquement et plus prudemment des groupes d'individus socialement unis et dont les vocalisations partagent une structure ou des motifs propres au groupe.

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Comportement saisonnier

Régime et nutrition

Le grand cachalot se nourrit de nombreuses espèces de calmars de toutes tailles, notamment le calmar géant et le calmar colossal, de pieuvres ainsi que de divers poissons démersaux, comme les raies et parfois de pinnipèdes (phoques). Bien que la composition de leur alimentation varie selon leur lieu de vie et que certaines proies puissent être ingérées accidentellement, leur régime alimentaire est principalement composé de calmars de taille moyenne — on qualifie ainsi le cachalot de teuthophage. La plupart des connaissances sur les calmars en haute mer ont été obtenues à partir de spécimens extraits de l'estomac de cachalots, bien que des études plus récentes aient été menées sur les matières fécales. Concernant ses proies plus rares, on suppose que le cachalot puisse être un prédateur du requin grande gueule (Megachasma pelagios), une espèce rare, de grande taille, découverte dans les années 1970,. En effet, on a observé trois cachalots en train d'attaquer ou de jouer avec un requin grande gueule. Dans un cas exceptionnel, on a découvert un requin pèlerin (Cetorhinus maximus) de 2,5 m dans l'estomac d'un cachalot des Açores.

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Les études présentent des résultats sensiblement différents selon le lieu. À partir du nombre et de la taille des becs de calmar trouvés dans l'estomac du cétacé, parmi la chair déjà bien digérée, la masse des « propriétaires » de ces restes chitineux peut être estimée, donnant une appréciation intéressante de la consommation de céphalopodes car exprimée en unités de masse. Diverses études sont résumées dans le tableau ci-contre. Une étude réalisée aux Galápagos qui n'est pas reportée car se restreignant au nombre de becs, a constaté que les calmars des genres Histioteuthis (62 %), Ancistrocheirus (16 %) et Octopoteuthis (7 %), pesant entre 12 et 650 grammes, étaient les prises dominantes. Une étude menée au sud de l'Australie utilise les contenus stomacaux de spécimens échoués et a conclu que les variations constatées ne sont pas liées à l'âge mais à l'emplacement géographique (lieu de l'échouage en l'occurrence) et au sexe. La même étude a également constaté la présence en abondance de nématodes, et ce dans tous les estomacs, ainsi que des matières plastiques relativement peu rares, des crustacés et autres invertébrés. Une étude plus ancienne, par l'examen de cachalots capturés par la flotte baleinière de Nouvelle-Zélande dans la région du détroit de Cook, a trouvé un rapport de masse calmar/poisson de 1,69:1. Le bec d'un calmar peut parfois conduire à la production d'ambre gris dans le cæcum du cétacé, sous forme de concrétions et de manière analogue à la production de perles par certains mollusques ou des bézoards des ruminants,. L'irritation de l'intestin causée par les becs de calmars stimule la sécrétion de cette substance comme lubrifiant.

Les quelques poissons consommés par le cachalot sont notamment le thon, le barracuda et le requin. Les cachalots ingurgitent autour de 3 % de leur masse corporelle par jour. Les quelque 85 000 cachalots vivant près de l'Antarctique dans les eaux froides de l'océan Austral, pourraient consommer en quatre mois près de 12 millions de tonnes de céphalopodes ; la consommation annuelle totale de proies des cachalots dans le monde est estimée à environ 100 millions de tonnes, un chiffre supérieur à la consommation totale d'animaux marins par l'homme chaque année.

Lorsqu'un cachalot vient à s'échouer sur le rivage, la viande de couleur rouge foncé mise à nu devient rapidement noirâtre à l'air libre, la rendant peu appétissante. Ainsi, les habitants des Açores, sur le site d'échouage du mammifère, ne prélevaient pas la viande et se contentaient d'extraire les dents pour leurs rites culturels. Cependant le grand cachalot, comme les autres baleines, rentre dans le régime alimentaire de l'homme. Il y apparaît de manière occasionnelle, dans la plupart des cultures. En effet, sa grande taille fait du grand cachalot une manne alimentaire considérable, bien que seul le lard soit vraiment comestible. Cette viande n'a pas de valeur gastronomique particulière, elle est plutôt quelconque et servait donc surtout à l'alimentation animale. Les baleiniers américains débitaient les planches de lard en petits pavés et en faisaient des boulettes qu'ils plongeaient ensuite dans l'huile bouillante, dont ils se régalaient. Mais la majorité de ces pavés étaient desséchés à l'aide d'un cuiseur pour être ensuite broyés en farine animale pour le bétail.

Les baleines étant auparavant confondues avec les poissons, l'Islam autorise la consommation de cachalot. D'ailleurs, celle-ci est décrite dans la Sunna durant l'« expédition vers la côte », menée par Abu Ubayda ibn al-Djarrah accompagné de trois cents hommes. Aujourd'hui, la chasse du grand cachalot étant interdite, sa viande n'est plus consommée, sauf au Japon où l'on trouve de la viande d'une grande variété de baleines dans les assiettes. Cette consommation s'inscrit dans une tradition remontant à avant le XVIIe siècle. S'agissant du cachalot, les Japonais cuisinent le lard (honkawa 本皮) en le faisant cuire dans un bouillon appelé koro oden (コロおでん). De nombreuses autres parties sont toujours consommées, et même prisées, depuis la tête (le kabura-bone かぶら骨, cartilage du rostre) jusqu'à la queue (l'onomi 尾の身, la base de la queue), le rein (mamewata 豆腸) et même le pénis (takeri たけり),.

Des études récentes suggèrent que la graisse contient naturellement des PCB, substances cancérogènes qui endommagent les systèmes nerveux, immunitaire et reproducteur de l'homme,. La source des concentrations de PCB est inconnue. Les baleines à dents, comme le grand cachalot, sont généralement au sommet de la chaîne alimentaire et sont ainsi susceptibles d'emmagasiner de grandes quantités de polluants industriels par bioaccumulation. Toutefois, le cas du grand cachalot semble plus complexe, étant donné qu'il trouve sa nourriture à de grandes profondeurs.

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Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

Les cachalots, qui peuvent vivre jusqu'à plus de 70 ans,,, sont un excellent exemple d'espèce à stratégie K. La stratégie K est une stratégie de reproduction liée à un environnement stable, un faible taux de natalité, une aide importante des parents apportée à la descendance, la maturation lente et une longévité élevée.

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Leur manière de choisir leur partenaire n'a pas été définitivement établie. Il est prouvé que les mâles possèdent des relations hiérarchiques et il est également prouvé que le choix des femelles a une influence sur l'accouplement. Les mâles se livrent à de violents combats de janvier à juin pour établir leur dominance avant la saison de reproduction. Le pénis est rétractable, invaginé au repos, et les testicules sont internes pour favoriser l'hydrodynamisme. Les mamelles se situent dans des sillons latéraux de chaque côté de la vulve,. Après une gestation de 14 à 16 mois, la femelle met bas d'un unique jeune de 4 m et de plus d'une tonne, de couleur plus claire que les adultes. Pour prévenir des attaques d'orques ou de grands requins, les jeunes restent constamment aux côtés de leur mère, sauf si celle-ci plonge profondément. La période de lactation dure généralement de 19 à 42 mois, mais les jeunes peuvent téter jusqu'à 13 ans, parfois même auprès d'autres que leur mère. Les femelles ont généralement des intervalles entre les naissances de trois à six ans. Les jeunes sont nourris d'un lait quinze fois plus gras que le lait de vache et mettent sept à huit ans pour doubler de longueur.

Les femelles atteignent leur maturité sexuelle entre 7 et 13 ans, tandis que les mâles l'atteignent à partir de 18 ans. Après avoir atteint la maturité sexuelle, ces derniers se déplacent vers les hautes latitudes où l'eau est plus froide et les ressources alimentaires sont plus abondantes alors que les femelles sont plutôt sédentaires et restent à des latitudes plus basses. Elles sont seulement rejointes par les mâles pour copuler entre la fin de l'hiver et le début de l'été. Ce semi-grégarisme est à l'origine d'un brassage génétique plus important des matériels mâles. Les mâles atteignent leur taille adulte à environ 50 ans et peuvent alors constituer un groupe et s'accoupler.

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Population

Effectif de la population

Il est estimé que la population mondiale de cachalots comptait aux environs de 1 100 000 individus avant la chasse commerciale. En 1880, ce chiffre avait diminué de près de 29 %. Jusqu'en 1946, les effectifs semblent récupérer quelque peu avec la pression moindre de la chasse, mais après la Seconde Guerre mondiale, la population diminue encore davantage pour atteindre seulement 33 % de l'effectif initial, d'avant l'ère de la chasse. Il a été estimé que durant le XIXe siècle entre 184 000 et 236 000 cachalots ont été tués par les différentes nations baleinières, tandis que la vague moderne de la chasse a pris au moins 770 000 individus à la mer, la plupart entre 1946 et 1980. Un impact périphérique a été constaté sur les populations de cachalots : les grands mâles ayant été chassés en priorité, voire surexploités, une diminution de la longueur moyenne a, au moins localement, été relevée.

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Les populations restantes de cachalots sont assez grandes pour que le statut de conservation soit défini par l'UICN comme vulnérable (VU). Néanmoins, le repeuplement après les années de chasse est un processus lent, en particulier dans le Pacifique Sud, où le tribut fut lourd à payer pour les mâles en âge de reproduction. Le nombre actuel de cachalots dans le monde entier est incertain, mais les scientifiques supposent qu'il peut y en avoir environ 360 000, chiffre des années 1990 dont on ne peut pas affirmer s'il a bougé depuis. Ce chiffre représente une réduction de 67 % vis-à-vis de la population d'avant le début de l'exploitation par l'homme. Les perspectives de conservation sont plus claires que pour beaucoup d'autres baleines, mais il n'y a pas de preuves que la population ait augmenté depuis l'interdiction de la chasse, ni qu'elle se soit réduite, sauf exceptions régionales.

L'espèce est protégée pratiquement partout dans le monde et la chasse commerciale a quasiment cessé. Il est cependant avéré que certains pays contournent le moratoire, comme le Japon qui prélève dix grands cachalots par an dans le Pacifique, et jusqu'en 2006 des dizaines de cachalots ont été chassés au large de l'Indonésie. Les pêcheurs ne ciblent pas les espèces que le cachalot mange ; ainsi la pêche n'a pas d'impact sur ses ressources alimentaires. L'enchevêtrement dans les filets de pêche et les collisions avec les navires représentent les plus grandes menaces pour les populations de cachalots. D'autres menaces actuelles comprennent l'ingestion des débris marins, la pollution sonore des océans et la pollution chimique. L'impact éventuel de l'industrie touristique basée sur l'observation des cachalots en mer, a été étudié à Kaikoura (Nouvelle-Zélande). Il semble effectivement que cette activité modifie le comportement des animaux, mais dans des proportions si faibles que les conséquences biologiques n'en sont sans doute pas à redouter.

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Niche écologique

Positionné au sommet de la pyramide alimentaire marine et cela jusqu'à de grandes profondeurs, le grand cachalot est un superprédateur qui joue un rôle majeur dans le milieu marin, en régulant notamment les populations de pieuvres et de grands calmars. En effet, il n'existe pratiquement pas de compétiteurs dans sa niche écologique, il profite donc de l'importante source de protéines que constituent ces céphalopodes. Sa chasse avait par ailleurs causé sa régression qui a affecté la répartition et certains équilibres au sein des populations halieutiques.

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Par un phénomène de cause à effet, il semble que cette régression puisse aussi participer au dérèglement climatique, lequel peut à son tour affecter les populations de tout ou une partie des cétacés. L'océan Austral est naturellement assez pauvre en fer, un oligo-élément vital et puissant stimulant de la photosynthèse phytoplanctonique à la base de la « pompe à carbone » océanique, ce qui devrait limiter sa productivité et ses fonctions de puits de carbone. En 2010, des chercheurs australiens de l'université Flinders ont montré que les grands cétacés jouaient un rôle important dans le recyclage du fer au sein de l'écosystème marin : en chassant à grande profondeur, les 12 000 cachalots de l'Antarctique remontent via leurs excréments de la matière organique et des oligo-éléments dont quelque 400 000 tonnes de carbone. Cette quantité suffit à stimuler un puits de carbone environ deux fois plus important que l'émission de CO2 de ces animaux par respiration. Ce phénomène aurait pu être dix fois plus important si l'espèce n'avait pas été pourchassée durant deux siècles. En outre, en renforçant ainsi le « recyclage du fer » de la production primaire, les cachalots de la zone australe contribuent aussi à permettre et entretenir une importante chaîne alimentaire.

Comme sa densité est plus faible que celle de l'eau, contrairement à d'autres cétacés, une fois mort, le cachalot flotte à la surface. Ainsi, il ne participe pas ou peu à la création d'écosystèmes éphémères créés par les carcasses de baleines qui tombent sur la plaine abyssale.

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Coloring Pages

Références

1. Grand cachalot article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_cachalot
2. Grand cachalot sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - http://www.iucnredlist.org/details/41755/0

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