Phataginus tricuspis
Pangolin à petites écailles ou Pangolin à écailles tricuspides (Phataginus tricuspis) est un mammifère couvert d’écailles kératineuses de la famille des Manidae. C’est un petit pangolin avec un poids au plus de 3 kg et une longueur totale de 1 m. L’espèce est nocturne et semi-arboricole, vivant au sol et dans les arbres. Il chasse la nuit les fourmis qu’il capture avec sa longue langue gluante.
Il est largement distribué dans les forêts tropicales humides et les plantations commerciales d’Afrique de l'Ouest et d’Afrique centrale.
Il a été catégorisé comme une « espèce en danger » sur la Liste rouge des espèces menacées de l’IUCN. Les principales menaces pesant sur lui sont la destruction ou l’altération de l’habitat et la surexploitation locale ou internationale. À une chasse locale, non soutenable pour la viande brousse est venue s’ajouter un trafic international mené par des organisations criminelles, pour alimenter la demande chinoise d’écailles de pangolin utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise.
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NocturneUn animal est dit nocturne lorsqu'il est actif principalement la nuit. Ce comportement est opposé au comportement diurne. Ces comportements sont n...
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DiurneUn animal est dit diurne lorsqu'il est actif le jour. On l'oppose au comportement nocturne.Ces comportements sont décrits dans le cadre de la bran...
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InsectivoreUn insectivore est un animal se nourrissant d'insectes ou d'autres arthropodes. Les animaux insectivores appartiennent à différents groupes syste...
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CarnivoreUn carnassier ou carnivore est un être vivant dont le régime alimentaire est principalement fondé sur la consommation de chairs ou de tissus d'a...
MyrmécophageLa myrmécophagie est un régime alimentaire à base de fourmis. C'est une forme particulière de régime insectivore, souvent associe...
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ArboricoleArboricole désigne ce qui a trait aux arbres. Que ce soit la vie dans les arbres ou bien la culture des arbres, l’arboriculture.
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ArboricoleArboricole désigne ce qui a trait aux arbres. Que ce soit la vie dans les arbres ou bien la culture des arbres, l’arboriculture.
La viviparité est un mode de reproduction dans lequel l'embryon se développe à l'intérieur du corps de l'un de ses parents.
Les terriers sont creusés par les animaux fouisseurs terrestres ou aquatiques, respectivement dans la terre et les sédiments, pour y passer tout...
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PolygyneSo
SolitaireNo
Non migrateurT
commence avecLe Pangolin à petites écailles est un petit pangolin africain, semi arboricole, pesant entre 1 et 3 kg pour une longueur totale de 100 cm :
Il est à peine plus léger que le pangolin à longue queue (Phataginus tetradactyla). Il n’y a pas de dimorphisme sexuel.
La queue très longue, représente environ 60 % de la longueur totale de l’animal. Avec une face ventrale plate et une face dorsale ronde, elle se termine par un coussinet de peau nue. Cette extrémité contient beaucoup de terminaisons de nerfs mécanorécepteurs qui lui donne une grande sensibilité pour toucher et s’agripper.
De petites écailles kératineuses, se chevauchant et croissant à partir de l’épiderme couvrent le corps. Elles s’alignent sur les faces dorsale et latérales du corps, et en partie sur les membres antérieurs et postérieurs, la queue, le cou et la tête mais elles sont absentes sur le museau, la gorge, le ventre et la face interne des membres. L’avant-bras est densément couvert de poils bruns, parfois longs. Le nombre total d’écailles est de 790 à 1140. Les plus grandes écailles, situées sur le dos, font 47 × 26 mm. Toute la surface de l’écaille est d’un couleur uniforme pouvant aller du brun gris au rougeâtre- jaunâtre-brun. L’extrémité distale peut cependant être d’un jaune pâle, en particulier pour les sujets âgés. Elle comporte trois pointes qui s’usent ou se cassent avec le temps. Les écailles sont striées et moins robustes que celles des autres espèces de pangolin. Contrairement aux pangolins asiatiques, il n’y a pas de poils qui émergent entre les écailles.
La tête dans le prolongement du cou, forme un cône allongé. La peau apparente sur le museau et autour des yeux est brun rosâtre. Les oreilles sont dépourvues de pavillons. Le ventre blanc gris pâle, est couvert de poils blancs de 20 mm de long. Cette caractéristique est à l’origine de son nom en anglais White-bellied pangolin, Pangolin à ventre blanc.
La langue de 30 cm de long est adaptée au régime de myrmécophage. De grosses glandes salivaires produisent un mucus alcalin qui est secrété à l’intérieur de l’étui où se loge la langue et sur la langue. L'estomac est comme un gésier, tapissé d'épithélium pavimenteux stratifié kératinisé et de fibres de collagène denses.
Les membres antérieurs sont légèrement plus courts que les postérieurs. Ils sont pourvus de 5 doigts. Sur le pied antérieur, le premier doigt est vestigial, les 2e, 3e et 4e ont de longues griffes, la 3e étant la plus longue, le 5e doigt provient de la base du 4e. Les membres postérieurs ont 4 longues griffes, à peu près de même longueur, la griffe interne est vestigiale.
Deux grosses glandes anales situées autour de l’anus produisent une sécrétion blanche, nauséabonde servant au marquage.
La femelle porte une paire de mamelles pectorales.
La température corporelle est régulée à 27–34 °C et fluctue avec l’activité.
Le Pangolin à écailles tricuspides habite principalement des forêts tropicales humides de plaine et des forêts secondaires mais aussi des mosaïques savane-forêt, et des forêts riveraines. On le trouve aussi dans les plantations commerciales de teck (Tectona grandis), des jachères. Une étude s’appuyant sur les enregistrements de pièges photographiques sur plusieurs sites, a estimé une probabilité d'occupation plus élevée en dehors des zones protégées. L’espèce serait donc adaptable aux milieux modifiés et dégradés.
Phataginus tricuspis est largement distribué en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. L’espèce est présente en Guinée-Bissau, Guinée, Sierra Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana et elle est peu observée au Togo et Bénin, puis vers l’est, les publications sont anciennes pour le sud Nigeria, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon, la République du Congo. Elle est aussi présente en Centrafrique, République démocratique du Congo, Burundi, Rwanda, Ouganda et au sud en Angola.
Élisabeth Pagès a été une pionnière de la recherche écologique sur les pangolins d'Afrique tropicale à la fin des années 1960 et 1970 - une grande partie des connaissances existantes sur l'écologie et le comportement du pangolin à écailles tricuspides découlent de ses travaux. Au Gabon, en équipant une vingtaine de pangolins d’un émetteur radio, elle a pu les suivre dans tous leurs déplacements dans une zone de 1 km2 d’une forêt primaire, et évaluer leur domaine vital, leurs périodes d’activité etc.. Les mâles occupent en général un domaine vital plus grand (de 20–30 ha) que celui des femelles (de 3–4 ha). Il recoupe jusqu’à 10 domaines de femelles, suggérant une structure sociale polygyne. Les mâles sont territoriaux : ils ont un territoire qu’ils délimitent et défendent.
Chaque nuit, chaque femelle explore seulement une partie de son domaine vital, à la différence du mâle qui traverse de larges sections de son domaine et coupe celui de plusieurs femelles. Les femelles passent moins de temps à chercher de la nourriture que les mâles et couvrent ainsi une plus petite surface; Pagès estime que les femelles parcourent en moyenne 400 m par nuit contre 700 m pour les mâles, et les mâles peuvent parcourir jusqu'à 1,8 km par nuit. Au Gabon, à la saison sèche en mai-juin, les femelles cherchent la nourriture en moyenne pendant 5 h par nuit à la saison sèche et seulement 2:45 h à la saison humide ; les mâles chassent pendant 6:45 h par nuit à la saison sèche et 3:45 h à la saison humide. Cette différence tiendrait à une plus grande abondance de proies à la saison humide, nécessitant moins de recherches pour satisfaire les besoins vitaux. Les pangolins suivent régulièrement des pistes marquées par des secrétions des glandes anales et/ou par de l’urine.
Au Gabon, Pagès a identifié deux types de terriers : 1) un terrier creusé dans le sol ou dans des termitières, de 20–30 cm, utilisé occasionnellement 2) un nid dans une cavité d’arbre ou une fourche de branches ou au milieu d’épiphytes, généralement perché à 15–20 m du sol.
Le pangolin à petites écailles repère à l’odorat les fourmilières et termitières dans les arbres ou au sol. Fourmilières et termitières ne sont pas détruites et peuvent continuer à fournir des proies. L’animal capturera aussi les fourmis se déplaçant en colonne sur les branches ou les troncs, ou bien à l’intérieur de branches ou de troncs pourris.
Il est aussi victime de prédations d’animaux plus forts que lui (pour la prédation humaine voir la section #Menaces) ou de serpents venimeux (Mamba vert de l'Ouest). Des restes de pangolins à petites écailles ont été trouvés dans les excréments de léopard (Panthera pardus) au Gabon. Les autres prédateurs probables comprennent le chat doré africain (Profelis aurata), le python des rochers africains (Python sebae), les chacals (Canis spp.), les ratels (Mellivora capensis), les chimpanzés (Pan troglodytes), les grands hiboux et peut-être les aigles.
Il n’y a pas de saison pour les accouplements, la reproduction se fait en continu toute l’année. Au Gabon, les femelles observées étaient la plupart du temps gestantes,. Le comportement sexuel est élaboré. D’abord, le prélude commence par des combats ritualisés, le mâle et la femelle se font face, poitrine contre poitrine, simulant l’agression. Puis la femelle se soumet et le couple monte dans un arbre pour s’accoupler. Durant l’accouplement, les queues du couple sont entrelacées.
La femelle donne naissance en général à un seul petit. La gestation a été estimée à 140–150 jours. Mais l’observation de pangolins captifs du Zoo de Brookfield (USA), suggère une gestation de 8 mois. Ce qui suggère la possibilité d'une implantation d'embryon retardée ou d'une diapause embryonnaire, où l'embryon s’implante dans l'utérus uniquement quand les conditions sont favorables (par exemple, lorsque les proies sont abondantes). Chez les autres espèces de pangolins, d’importantes variations de durée de gestation ont aussi été observées.
À la naissance, le petit pèse environ 100 g et fait 29 cm de long. La peau est rose et sans poils, sauf un anneau autour des yeux. Comme avec d'autres espèces de pangolins, la mère dormira enroulée autour du petit, ce qui facilite l'allaitement, mais la nuit elle partira seule pour se nourrir. Au cours de la semaine qui suit la mise bas, la femelle en œstrus s’accouple à nouveau, elle est donc en gestation durant presque toute la période d’allaitement et de soins maternels. Puis le petit accompagne sa mère lors des sorties de chasse, en se fixant sur la base de sa queue. Les jeunes deviennent indépendants à l’âge de 3 à 5 mois, ce qui peut correspondre à la nouvelle mise bas. Ils errent alors sur de grandes surfaces avant qu’un domaine vital soit établi. Ils atteignent l’âge adulte vers 18 mois.
Les principales menaces pesant sur Phataginus tricuspis sont la destruction ou l’altération de l’habitat et la surexploitation locale ou internationale destinée à la Chine.
La destruction et la dégradation des forêts tropicales d’Afrique de l’Ouest et du Centre a constitué historiquement une menace importante du pangolin à petites écailles. En Côte d’Ivoire et au Ghana, la perte de la couverture forestière naturelle est très élevée. Les responsables de cette dégradation sont le développement des exploitations forestières, des zones agricoles, et des plantations en monoculture de palmiers à huile et de cacaotiers et bien sûr du développement urbain.
Mais une chasse non soutenable et le trafic international sont des menaces majeures. Le pangolin est vendu comme viande de brousse dans de nombreux marchés et sur le bords des routes et il est aussi commercialisé à des fins médicales. Ainsi en Centrafrique, il a été estimé qu’entre 420 000 et 2,7 millions de pangolins ont été tués par an entre 1975 et 2014, et principalement le pangolin à écailles tricuspides. Et sur toutes les prises de chasse, la proportion de pangolin ne cesse d’augmenter.
Différentes parties du pangolin à petites écailles sont utilisées comme remède traditionnel.
Depuis 2010, le trafic de pangolins vers la Chine a commencé à se développer. Les écailles de pangolins à écailles tricuspides sont envoyées à partir de la RDC et de la République du Congo vers la Chine en réponse à la demande de la médecine traditionnelle chinoise.
Le trafic de pangolins est connu pour être mené par des groupes criminels organisés à la recherche de profits financiers. En Asie et en Afrique, les communautés rurales chassent ou braconnent les pangolins et stockent les animaux et leurs écailles dans des maisons privées de village. Ces produits sont ensuite collectés périodiquement par des intermédiaires, et après être passés par différents niveaux de commerçants ou d'intermédiaires aboutissent sur les marchés de consommateurs chinois.
Le Pangolin à petites écailles est l’espèce de pangolin la plus fréquemment rencontrée en Afrique tout en étant peu commun dans son aire de répartition. Il y a peu d’études sur son abondance. Au Bénin dans la Réserve forestière Lama, Akpona et al. estiment la densité à 0,84 individu/km2 en saison sèche, en forêt naturelle et plantation de monoculture.
La plupart des autres témoignages suggèrent que l'espèce est en déclin. Au Ghana, les chasseurs dans les forêts de la Haute-Guinée, des villages de la région d'Ashanti, ont signalé en 2011 que les pangolins à petites écailles étaient rares, bien qu'ils soient considérés comme communs par plus de 70% des chasseurs (n = 35) dans la zone traditionnelle d'Akposa dans la région de la Volta. Les chasseurs du sud Bénin, du Nigeria, de l’Ouganda, du Ghana et de Guinée ont tous déclaré que l’espèce devenait rare.
Le Phataginus tricuspis a été catégorisé comme une « espèce en danger d'extinction » sur la Liste rouge des espèces menacées de l’IUCN, en 2019. À part en Ouganda où il a été montré que l’espèce est en danger, aucune autre évaluation précise de son statut n’a été menée.
Comme les autres espèces de pangolins, cette espèce est dans l’Annexe I de la CITES dont le commerce international est interdit.