Cyanolimnas cerverai
Le Râle de Zapata (Cyanolimnas cerverai), unique représentant du genre Cyanolimnas, est une espèce d'oiseaux appartenant à la famille des Rallidae mesurant une trentaine de centimètres de long. Ses parties supérieures sont brunes, les parties inférieures bleu-grisâtre et les sous-caudales blanches. Son bec est rose à sa base et ses yeux et ses pattes sont rouges. Ses ailes courtes ne lui permettent presque pas de voler.
Le Râle de Zapata est endémique des zones humides de la péninsule de Zapata, sur la côte sud de l'île de Cuba, où il pond dans le tussack. Peu de choses de son régime alimentaire et de sa reproduction sont connues, et les cris qu'on lui a attribués pourraient appartenir à une autre espèce.
Ce râle fut découvert en 1927 par le zoologiste espagnol Fermín Zanón Cervera, dans la province de Matanzas. Son aire de répartition limitée, la perte de son habitat et la prédation par les poissons-chats et mammifères introduits font de cet oiseau une espèce en danger critique d'extinction selon l'Union internationale pour la conservation de la nature. Le tourisme et les changements climatiques pourraient poser d'autres problèmes dans le futur.
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commence avecLe Râle de Zapata est un râle sombre de taille moyenne, d'environ 29 cm de long. Les parties supérieures sont brun-olive et le front, les côtés de la tête et les parties inférieures sont gris ardoise, avec quelques barres blanches sur le bas-ventre. Les flancs sont gris-brun et les sous-caudales sont blanches. L'iris, les pattes et les doigts sont rouges ; le tarse et les doigts sont relativement courts pour un râle : chez l'holotype, un mâle adulte, ils mesurent respectivement 46,1 mm et 41,5 mm pour le doigt médian. Le bec est légèrement plus long que la tête, le culmen mesurant 47,4 mm chez l'holotype ; il est jaune à son extrémité, verdâtre au milieu avec la base renflée et rouge, couleurs vives rappelant un peu celles des poules d'eau mais sans plaque frontale. La queue est relativement courte, mesurant autour de 40 mm, et les plumes qui la composent ont des barbes éparses. Les ailes sont arrondies et très courtes, mesurant de 99 à 110 mm,,.
Il n'y a pas de dimorphisme sexuel apparent, mais les immatures sont plus ternes et ont les pattes et le bec olive ; les poussins, comme chez tous les râles, sont couverts d'un duvet noirâtre.
Le Râle de Zapata niche généralement dans les herbes telles que la marisque Cladium jamaicensis, construisant son nid au-dessus du niveau de l'eau sur un tussack. La saison de reproduction a lieu autour de septembre, et possiblement aussi en décembre et en janvier. L'ornithologue américain James Bond a trouvé un nid contenant trois œufs blancs, placé 60 centimètres au-dessus du niveau de l'eau mais on sait peu de choses à propos de la reproduction de l'espèce,,. Les râles sont généralement monogames, et tous ont des petits nidifuges qui sont nourris et gardés par les adultes.
Le Râle de Zapata préfère se nourrir parmi la marisque. Son régime alimentaire n'est pas connu, mais la plupart des râles vivant dans les marais sont omnivores, se nourrissant d'invertébrés et de plantes. L'espèce n'est pas migratrice, mais les individus peuvent se disperser pendant la saison des pluies, retournant durant les mois secs dans les zones inondées en permanence,.
Comme d'autres râles, cette espèce est difficile à observer quand elle se déplace à travers la marisque, et peut s'accroupir pour éviter d'être vue, mais elle n'est pas particulièrement méfiante. Lorsque le Râle de Zapata est dérangé, il court parfois sur une courte distance, puis s'arrête avec sa queue levée, affichant clairement le blanc de ses sous-caudales. Malgré ses ailes courtes, il ne serait peut-être pas complètement incapable de voler. Pour des raisons morphologiques, il est classé comme une espèce incapable de voler, puisque sa ceinture scapulaire et ses ailes sont aussi réduites que chez d'autres espèces de râles considérées comme inaptes au vol, mais James Bond rapporte en avoir vu un battre des ailes pour traverser un canal large de trois mètres,.
En 1997, Andy Mitchell, ornithologue britannique spécialiste des oiseaux cubains, propose des mesures de protection comme l'évaluation de l'influence des espèces introduites sur la population du râle afin de diminuer leur impact, ainsi qu'une surveillance en vue de prévenir d'autres menaces. Des enquêtes menées en 2010 sur toute l'aire de répartition de l'espèce proposent aussi des mesures de conservation comme le contrôle des incendies de la saison sèche.
Il existe des plans pour encourager le tourisme de la région de Zapata, en particulier en Europe, et si les États-Unis permettent à leurs citoyens de visiter Cuba dans le futur, cela pourrait encore augmenter les effets de l'écotourisme et affecter dangereusement les terres humides. Le ministre du Tourisme de Cuba, Manuel Marrero, et Pablo Bouza, le directeur du parc national de la Ciénaga de Zapata, ont tous deux déclaré que l'augmentation du tourisme serait durable.
À plus long terme, le marais de Zapata figurant sur la liste de la convention de Ramsar pourrait être menacé. La hausse du niveau de la mer due au réchauffement climatique pourrait causer la venue d'eau salée dans la zone humide, endommageant les plantes et la faune, et en 2100 le domaine de la Ciénaga de Zapata serait réduit d'un cinquième. La montée de la température des océans résultant du changement climatique pourrait également conduire à des ouragans plus forts et à la sécheresse. Bouza a également émis l'hypothèse que la végétation tombée laissée par les ouragans pourrait, une fois sèche, agir en tant que carburant pour les incendies.