Punaise des lits
Cimex lectularius est une espèce d'insectes hémiptères, une des punaises de lit, parasite de l'homme, de la famille des Cimicidés, sous-ordre des Hétéroptères. Cette punaise est hématophage (elle se nourrit uniquement de sang), généralement la nuit durant le sommeil. Ses piqûres peuvent provoquer des démangeaisons, des rougeurs et des papules. C'est la punaise de lit la plus courante et la mieux adaptée aux environnements humains,. On la retrouve dans les climats tempérés à travers le monde (alors qu'en zone tropicale, on trouvera plutôt Cimex hemipterus, une espèce proche également nommée « punaise de lit ») (plus rarement l'homme peut aussi être piqué par d'autres espèces proches : Cimex columbarius, Cimex pipistrelli, Cimex dissimilis et Oeciacus hirundinis) ; elle est connue depuis des temps très anciens (on en a retrouvé des traces dans certaines tombes égyptiennes datées de 3550 ans). Elle est en nette extension dans le monde et elle envahit surtout des « lieux à forte densité humaine et à haute fréquentation » ; elle est source de fortes gênes pour les foyers touchés, et de coûts élevés, mais semble à ce jour ne présenter « aucun risque de transmission vectorielle d'agents infectieux ».
Les adultes sont généralement de couleur brun à beige, ou brun-rouge après un repas de sang.
Cette espèce comme les autres Cimex spp est ectoparasite et exclusivement hématophages et plus précisément solénophages (ce qui signifie qu'au moyen de son appareil piqueur, elle va pomper le sang à l'intérieur même d'un vaisseaux sanguins ; veinule ou gros capillaires). Chaque repas dure de 10 à 20 minutes. Au repos, ce stylet est replié sous la tête et le thorax.
Lucifuge, elle vit à proximité des humains, en agrégats, à l'abri de la lumière le jour.L'agrégat se défait en début de nuit et les punaises, guidée par leurs récepteurs chimiques, partent à la recherche d'un corps où s'alimenter. Elle semble attirée par la chaleur et l'odeur du corps, et fortement par le dégagement de gaz carbonique lors des expirations. En début d'infestation, selon Delaunay et al. (2010), les déplacements sont courts (ex. : quelques mètres ou moins, du dessous au dessus du matelas, du placard vers le lit, etc. Des déplacements plus longs sont ensuite possibles, par exemple vers un autre appartement ou une autre maison,. Après un repas, la punaise peut s'installer pour quelques jours dans un ourlet de pyjama, dans un bagage, du linge déposé près du lit, une boite, le cadre d'un tableau, un meuble, etc.). Durant ce temps, elle peut être fortuitement transportée par un ou des humain(s) sur des milliers de kilomètres par avion par exemple. Deux heures avant l'arrivée du jour, instinctivement, la plupart des individus rejoignent leur agrégat ou une cachette abritée de la lumière, qu'ils aient mangé ou non.
Le mode de reproduction de la punaise de lit est dit traumatique, car le mâle n'utilise pas les voies de reproduction naturelles de la femelle lors de l'accouplement. Bien qu'elle soit pourvue de voies de reproduction naturelles, celles-ci ne serviront que lors de la ponte des œufs. Le mâle, doté d'un appareil reproducteur en spicule (c'est-à-dire acéré comme une aiguille), perfore l'abdomen de la femelle de façon à accéder au « spermalège » ou à l'« ectospermalège » ; plus précisément (« Une zone de cet abdomen femelle (l'ectospermalège) est prédestiné à ce traumatisme et guide l'appareil mâle. Cette cible est parfois manquée ce qui ne nuit pas obligatoirement à la réussite de l'insémination. En effet, une structure interne de la femelle (le mésospermalège) a pour rôle de recueillir et drainer les spermatozoïdes jusqu'à une zone de « concentration et stockage » : la spermathèque). Le mâle injecte son sperme dans l'un ou l'autre de ces deux organe paragénitaux, ».Ce mode d'accouplement plutôt rare chez les insectes se nomme insémination extragénitale traumatique. Il n'est pas sans risque, puisqu'au moment de la pénétration, le mâle peut introduire des micro-organismes pathogènes dans la femelle, l'exposant à des affections potentiellement létales.
Le cycle de vie se déroule sur un an environ, sauf si la punaise ne trouve pas d'hôte pour se nourrir ; elle peut alors survivre sans manger jusqu'à 1 an et demi voire 2 ans si les conditions de température, d'humidité et d'abri sont idéales pour elle :
Celle-ci recherche un corps humain pour y prendre son premier repas de sang, qui lui permet, après 3 à 15 jours de muer (en laissant une exuvie), puis passer au second stade ; et ainsi de suite pour les quatre stades larvaires suivants, qui seront suivi d'un stade nymphal. Chacun de ces stades doit être précédé d'un repas de sang.
Les expériences faites en élevages de laboratoire montrent que la durée des étapes de ce cycle peut beaucoup varier selon des facteurs environnementaux tels que la température, l'humidité relative, la photopériode et la disponibilité en cachettes. Elle varie aussi selon des facteurs physiologiques tels que le type et la fréquence des repas sanguins (sang de lapin, rongeur, cheval ou humain sont utilisés dans les élevages en laboratoire). Les facteurs les plus déterminants pour la vitalité des élevages sont la température ambiante et la disponibilité en repas sanguin et la qualité du sang a une importance. Barbarin et al. en 2013) ont montré Cimex lectularius artificiellement nourrie avec du sang humain a un cycle de vie 32 % plus court que nourrie avec du sang de lapin.
Les fourchettes de bonnes condition de vie pour l'espèce semblent être des combinaisons de températures comprises entre 15 et 34 °C ; d'humidité relative de 46 à 75 % ; et une température comprise entre 25 °C et 59 % a été trouvée pour ces colonies.
L'insecte, à tous ses stades larvaires est dépourvu de bourgeons alaires, mais pour le reste, les larves ressemblent à des version miniature de l'adulte (on parle de métamorphose incomplète).