Âne commun
Royaume
Phylum
Subphylum
Classe
Commande
Famille
Genre
ESPÈCES
Equus africanus asinus
Taille de la population
41 Mlnlnn
Durée de vie
12-50 years
Vitesse de pointe
24
15
km/hmph
km/h mph 
Poids
80-480
176-1056
kglbs
kg lbs 
Hauteur
79-160
31.1-63
cminch
cm inch 

Equus asinus • Âne domestique

L'Âne commun (Equus asinus ou Equus asinus asinus), appelé plus communément « Âne », est une espèce de mammifères herbivores et ongulés appartenant à la famille des équidés. Souvent comparé au cheval, l'âne a des caractéristiques morphologiques propres qui le différencient clairement de son cousin, ses longues oreilles étant son attribut le plus facilement identifiable. Ces dernières lui offrent une ouïe particulièrement fine, et qui, complétée par un large champ de vision et un odorat fort développé, lui permettent une bonne perception du monde qui l'entoure. Baudet est le nom donné au mâle reproducteur. Les femelles, appelées ânesses, mettent bas après douze mois de gestation un petit nommé ânon. Celui-ci peut se lever et courir peu de temps après sa naissance. L'âne peut également s'hybrider avec d'autres équidés, par exemple avec la jument pour donner naissance à un nouvel animal, le mulet.

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L'âne commun est la forme domestique de l'Âne sauvage d'Afrique, qui a été domestiqué dans la vallée du Nil vers 5000 av. J.-C. et utilisé très tôt dans l'histoire pour le transport des individus et des biens. Des siècles durant, l'âne est un animal de transport et un outil agricole au service des hommes. Il permet l'essor du commerce et l'expansion de civilisations sur de grandes étendues, s'exportant du bassin méditerranéen vers l'Europe, puis vers les Amériques. Dans chaque pays, il remplit à moindre coût les mêmes fonctions que le cheval. Les paysans les plus pauvres le préfèrent en effet au cheval car il se contente de peu sur le plan alimentaire, d'où son surnom de « cheval du pauvre ».

Si sa principale utilisation dans le monde est toujours liée au travail, dans les pays développés il est plutôt reconnu comme animal de loisirs ou de compagnie. Les évolutions de la population asine dans le monde sont ainsi liées à la place de l’âne dans les sociétés. La plupart des ânes n'appartiennent à aucune race particulière, mais cette notion prend toute son importance dans les régions à faibles effectifs, où la sauvegarde des races asines est organisée au sein d’associations, se faisant reflet de la richesse des territoires ruraux. L'âne commun a également formé des populations vivant à l'état sauvage en Australie et en Amérique. C'est le phénomène du marronnage.

Injustement décrit comme « bête » et « têtu », l'âne a très tôt été utilisé comme symbole. On trouve sa présence dans les mythes, les légendes, la religion et toutes les formes d'art. S’il personnifie la bêtise, la débauche et l'entêtement, c’est également un exemple d’humilité et de patience.

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Apparence

La taille de l'âne commun est extrêmement variable et permet de catégoriser les sujets : les grands ânes mesurent plus d'1,30 m au garrot et peuvent parfois dépasser les 1,60 m ; les ânes de taille moyenne ont une taille comprise entre 1,10 et 1,30 m ; les ânes de petite taille mesurent entre 90 cm et 1,10 m ; et enfin les ânes miniatures mesurent moins de 70 cm. Il en est de même pour le poids, celui-ci s'étendant sur une large plage allant de 70 kg pour les races naines à plus de 500 kg pour les grandes races, comme le baudet du Poitou.

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Comme pour le cheval, l'anatomie de l'âne se compose de trois parties externes principales : l'avant-main, le corps et l'arrière-main.

Le corps correspond au tronc de l'animal. Il est composé du garrot, du dos et des reins pour la partie haute de l'animal, et du ventre et de la cage thoracique pour la partie basse. Le garrot est formé par les apophyses assez saillantes des premières vertèbres dorsales. La colonne vertébrale est constituée de sept vertèbres cervicales, suivies de 18 vertèbres dorsales qui portent les 18 côtes formant la cage thoracique, puis cinq vertèbres lombaires, cinq vertèbres sacrales et 15 à 17 vertèbres caudales. Un dos court et large est recherché chez l'animal assurant la puissance des membres postérieurs pour le premier et une bonne capacité respiratoire pour le second.

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Vidéo

Habitudes et mode de vie

Les différentes façons dont l'âne se meut sont nommées allures. L'âne en possède naturellement trois : le pas, le trot et le galop. Le pas est une allure marchée diagonale à quatre temps. Chaque membre effectue successivement une phase d'appui puis de soutien par ordre diagonal opposé. C'est l'allure la moins fatigante pour un animal. Le trot est une allure sautée à deux temps où les deux bipèdes diagonaux passent tour à tour d'une phase d'appui à une phase de soutien. Entre deux appuis, il existe une phase de suspension. C'est une allure rapide, peu contraignante physiquement. Néanmoins, le trot est peu pratiqué par l'âne à l'état naturel,. Le galop est la plus rapide des allures. C'est une allure diagonale sautée à trois temps,. Mais elle n'est pas particulièrement rapide chez l'âne. Le galop de l'âne est en effet généralement inharmonieux et désuni. L'âne se déplace à une vitesse moyenne de 4 à 6 km/h au pas, de 7 à 12 km/h au trot et de 13 à 25 km/h au galop.

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L'amble est une allure particulière qui est aussi présente chez l'âne. Dans cette allure à deux temps, le membre antérieur et le membre postérieur d'un même côté se déplacent en même temps. Cette allure est innée chez beaucoup d'ânes mais elle peut également être acquise par le dressage.

À l'état sauvage, les ânes vivent avec leurs congénères dans des groupes sexués à tendance matriarcale. Le groupe de base est composé d'ânesses avec leurs petits. Les jeunes mâles forment un autre groupe distinct et les mâles adultes se tiennent à l'écart. La réunion de plusieurs groupes forme un troupeau. La taille de ce dernier est fonction de la superficie habitable et des disponibilités en eau et en nourriture. Le troupeau fonctionne à l'unisson, se nourrissant, s'abreuvant et se reposant en même temps. La vie collective se déroule avec peu de heurts, les contacts entre groupes se déroulant généralement de façon paisible. Seule la période de reproduction est l'occasion de violents combats où les rivalités entre mâles se déclarent ouvertement. Chaque mâle s'approprie en effet son territoire qu'il délimite en le marquant de son empreinte olfactive. Ces marques peuvent être réalisées avec de l'urine, du crottin ou des branches auxquelles il se frotte.

Chez l'âne domestique, les rapports entre les individus dépendent du degré de sympathie éprouvé. Il en est ainsi chez les ânesses et les ânes castrés. Les mâles ont en revanche un fort instinct les poussant à exercer leur sens et leur force. Le fait de garder un âne entier ne se justifie donc que dans le cas où l'on souhaite le faire reproduire.

L'âne est un animal grégaire. Il ne supporte pas la solitude et toute séparation est source de grande inquiétude. Il peut néanmoins lier des rapports d'amitié avec d'autres équidés ou avec d'autres animaux comme la chèvre et le mouton,.

La communication entre ânes se fait sur une palette de langage corporel, de mimiques et d'expressions sonores. L'urine et les excréments apportent également de nombreuses informations utiles.

Le langage corporel s'exprime par différentes attitudes et actions qui composent les relations entre ânes. Ainsi des signes d'affection se montrent par des frottements, des mordillements ou des léchages mutuels. Et à l'opposé, les signes d'agressivité s'expriment par des regards menaçants, des oreilles couchées et un fouettement de la queue. Si le conflit s'envenime, il n'est pas rare de voir des ânes taper du sabot, se mordre, se poursuivre ou s'élancer l'un vers l'autre. Le fait de chevaucher un autre âne hors période d'accouplement est également un signe de domination.

Les mimiques et expressions sont nombreuses chez l'âne. Les mouvements et positions des oreilles sont sans doute les éléments les plus facilement identifiables. Mais les yeux, le museau et la position de la tête sont aussi des indications sur les intentions d'un individu.

Si l'âne s'exprime régulièrement au moyen de gémissements, de grognements, de soupirs ou de soufflements, sa vocalise la plus populaire est son braiement et son « hi-han » caractéristique. Le braiement de l'âne est constitué d'une succession de sons alternativement aigus et graves. Les sons aigus naissent dans l'inspiration et les sons graves dans l'expiration. Les sons les plus forts et les plus graves terminent le braiement. Lorsqu'il brait, l'âne présente des naseaux dilatés et une queue tendue. Il comprime ses flancs pour expulser l'air. D'après Buffon, le cri de l'ânesse est clair et perçant, et celui du hongre plus bas que celui de l'âne entier,. L'âne brait rarement si ce n'est en période de reproduction, pour saluer, par faim ou en signe de protestation,. Ce cri rauque est perçu comme très désagréable par l'homme. Dans certaines régions d'Afrique du Nord, on incise les naseaux des ânes pour les empêcher de braire. Cette technique a également été utilisée pendant la Première Guerre mondiale sur les ânes ravitaillant les tranchées afin qu'ils ne se fassent pas repérer.

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Comportement saisonnier

Régime et nutrition

Les ânes sont des herbivores, mais non-ruminants. Ils ne disposent donc que d’un seul estomac, un peu comme l’être humain. Toutefois, contrairement à ce dernier, cet estomac est capable de digérer les fibres végétales qui proviennent de l’herbe et du foin. Contrairement aux ruminants, cette digestion des fibres végétales ne se fait pas grâce à un estomac avec plusieurs poches, mais par une fermentation par micro-organismes. Ce processus se déroule dans la partie du système digestif appelée cæcum, et elle aboutit à la décomposition de la cellulose, principal composant des fibres végétales. Avec un intestin plus court et d'un diamètre plus gros que celui du cheval, l'âne est capable de digérer des fourrages plus grossiers. Son estomac possédant un volume n'excédant pas 12 à 15 litres, il ne peut supporter l'absorption de grandes quantités d'aliments à intervalles espacés. Il doit pouvoir s'alimenter régulièrement de petites quantités. Son régime alimentaire doit être pauvre en protéines, en sucres et en amidon mais riches en fibres. Même s'il est capable de supporter une certaine déshydratation, il doit pouvoir être abreuvé régulièrement, sa consommation d'eau variant entre 10 et 15 litres par jour. Dans les pays en voie de développement, l'âne supporte des conditions d'existence parfois très difficiles, mais son alimentation se rapproche de celle à l'état naturel où l'âne intègre en continu de petites quantités de plantes riches en fibre. Dans les pays développés, l'âne est plutôt sujet à la suralimentation, qui entraine fourbure et coliques. Un régime de base pour un âne est constitué d'herbe en toute saison et de foin en hiver ou si le terrain est trop pauvre. Il peut également être complémenté par des céréales et des compléments minéraux dans le cas d'un travail intensif, en fin de gestation ou durant la période d'allaitement pour les ânesses,.

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Le lait d'ânesse est utilisé depuis l'antiquité, tout d'abord pour ses vertus cosmétiques, puis à des fins médicinales et en substitution du lait maternel. Il est en effet considéré comme le lait le plus proche de celui de la femme.

La viande d'âne est peu courante. Interdite dans le judaïsme et l'islam, elle n'était pas plus consommée en Occident, à l'exception des régions les plus pauvres ou bien par temps de guerre. De nos jours, seule l'Italie reste un consommateur régulier de viande d'âne. Elle fait partie de la gastronomie italienne et est utilisée dans la cuisine régionale pour la confection de saucissons et de mortadelles.En France, sa vente est liée à l'essor du tourisme rural et au goût pour le terroir et son folklore; un folklore parfois bien peu authentique et créé de toutes pièces dans un but commercial.

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Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

Le baudet et l'ânesse manifestent une activité sexuelle dès l'âge d'un an, mais en élevage il est peu conseillé de faire se reproduire des ânes avant l'âge de trois ans. La saison de reproduction s'étale généralement de la fin février à la fin août, l'excitation sexuelle du baudet croissant avec l'allongement des jours et les ovaires de l'ânesse entrant en activité au printemps après une période d'anœstrus hivernale. C'est pourquoi de nombreux ânons naissent au printemps ou au début de l'été. Les chaleurs se déclenchent chez l'ânesse en moyenne tous les 21 jours et durent environ une semaine. Le baudet peut effectuer des saillies tout au long de l'année.

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L'âne est réputé pour avoir une sexualité ardente et démonstrative. Très liée à son comportement territorial, elle s'exprime par une certaine agressivité sexuelle. Certains baudets peuvent ainsi courser une ânesse jusqu'à épuisement ou la mordre violemment. Les préliminaires à l'accouplement sont assez longs chez l'âne. Ils débutent généralement par un flehmen permettant au baudet de sentir les phéromones de la femelle en chaleur. Le baudet vient ensuite se coller à l'ânesse, joue parfois à se frotter à son encolure, la mordille et la chevauche plusieurs fois sans qu'il y ait érection. L'ânesse, quant à elle, « mâche » et couche ses oreilles en arrière à chaque chevauchée. Plusieurs périodes se succèdent espacées par des pauses ou le mâle broute dans son coin. L'ânesse appelle le mâle. C'est d'ailleurs l'une des rares occasions où une ânesse s'exprime par braiement. Chaque nouvelle chevauchée du mâle s'accompagne généralement d'un braiement motivé. L'ânesse peut également présenter des « clignotements clitoridiens », c'est-à-dire des contractions vulvaires répétées découvrant le clitoris. Après quelque temps, le baudet présente une érection véritable et se dirige vers l'ânesse pour la saillir.

La durée de gestation de l'ânesse est en moyenne de 365 jours. La mise en place de la circulation sanguine s'effectue entre le deuxième et le cinquième mois. Chez le fœtus, la prise de poids devient conséquente entre le sixième et le septième mois. Et c'est au neuvième mois qu'il atteint la moitié du poids qu'il aura à la naissance. Les trois derniers mois terminent de le former.

La population asine ne présente pas une répartition homogène dans le monde. La plupart des ânes vivent dans les régions semi-arides et montagneuses. Si la population asine mondiale est en croissance depuis les années 1960, il existe de grandes différences en fonction des pays, certains présentant des augmentations significatives et d'autres d'importantes diminutions. L'Afrique présente ainsi une croissance de sa population asine assez forte, alors que l'Europe a vu la sienne décroître très fortement. Le cheptel mondial asin a été estimé à 44 millions en 1996 et à 41 millions en 2006.Comme pour de nombreuses espèces animales élevées par l'homme, il existe des races spécifiques chez l'âne. La très grande majorité des ânes ne possèdent pourtant pas de race définie, et c'est dans ce sens que le terme d'âne commun est généralement employé.Les ânes sont en très grande majorité utilisés pour le travail. Plus de 95 % d'entre eux seraient élevés dans ce but. Leurs principaux rôles auprès des hommes restent le transport de marchandises et de personnes.

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Population

Domestication

Plusieurs études et recherches ont été menées pour déterminer la période et la localisation précise de la domestication de l'âne.Il est communément admis que la domestication de l'âne remonterait à 5000 av. J.-C. dans la vallée du Nil,. Des chercheurs du CNRS du Laboratoire d'écologie alpine ont montré en 2004 par des études génétiques que c'est en Afrique du Nord-Est que l'âne commun (Equus asinus) aurait été initialement domestiqué. Les ancêtres de l'âne commun seraient ainsi l'âne sauvage de Nubie (Equus africanus africanus) et l'âne sauvage de Somalie (Equus africanus somaliensis). En 2007, des dépouilles d'âne retrouvées dans une tombe égyptienne à Abydos ont montré des déformations caractéristiques de leur squelette, secondaire à leur utilisation comme animal porteur et qui n'existent pas sur les ânes sauvages. En 2022, l'étude du génome de 207 ânes modernes, de 31 anciens et de 15 équidés sauvages conforte l'hypothèse d'un événement unique de domestication en Afrique vers 5000 av. J.-C., suivi d'une expansion (et d'isolements génétiques) en Afrique et en Eurasie puis de retours en Afrique.

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L'âne est le premier équidé à avoir été domestiqué, et il a ainsi été utilisé très tôt pour le transport des individus et des biens. Mais cette domestication est bien postérieure à celles du bœuf, du mouton et de la chèvre qui datent, elles, des VIIe et VIIIe millénaires av. J.-C. Le cousin de l'âne, l'onagre, aurait été domestiqué à la même période en Mésopotamie pendant près de 3 000 ans, mais cette utilisation a ensuite brusquement cessé, l'onagre étant aujourd'hui revenu à l'état sauvage notamment au Turkménistan, en Iran et au Pakistan.

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Coloring Pages

Références

1. Âne commun article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%82ne_commun

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