Syrmaticus mikado
Le Faisan mikado (Syrmaticus mikado) est une espèce d'oiseaux de la famille des Phasianidae.
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Non migrateurM
commence avecLe Faisan mikado est endémique des régions montagneuses de Taïwan. L'espèce occupe des zones arbustives denses, des bambouseraies et des terrains herbeux avec conifères dominant dans le centre et le sud de Taïwan entre 2 000 et 3 200 mètres d'altitude.
Montagnes du centre de Taiwan.
Le faisan mikado habite les forêts primaires épaisses à sous-bois dense de rhododendrons et de bambous de 1600 à 3300 m d’altitude mais il s’est aussi adapté à des habitats secondaires (Severinghaus 1977). D’après Bridgman et al. (1997), dans le Parc national de Yushan, à 2550 m d’altitude, il fréquenterait les forêts secondaires âgées d’Alnus japonica, mais pas les plantations jeunes, évitant les endroits découverts ou les replantations.
L’ensemble des données montre que c’est un faisan timide, silencieux et fuyant,gardant le couvert végétal en journée et davantage observable le matin et le soir. En cas de dérangement, il produit un cri léger mais aigu « wok-wok-wok », et, en cas de danger plus pressant, s’envole dans une cascade de cris sonores (Hennache & Ottaviani 2006).
Cette espèce est supposée polygame, mais Severinghaus (1977) pense qu’elle pourrait être monogame. D’après Bridgman et al. (1997), il semble que le territoire de la femelle soit plus vaste que celui du mâle (13,7 ha contre 7,4 ha) et qu’il varie selon la saison : il est plus grand en automne (8,8 ha) et au printemps (13,1 ha) et plus petit en hiver (1,6 ha). Bien qu’il s’agisse d’une espèce plutôt silencieuse, le mâle émet un doux gloussement « chap-chap-chap » suivi d’un sifflement aigu en période de reproduction. La femelle émet un doux « claaack » comme cri de contact ou de ralliement pour ses poussins.
Il existe très peu de données sur le régime alimentaire du faisan mikado. On suppose toutefois qu’il est semblable à celui des autres espèces du genre Syrmaticus (Hennache & Ottaviani 2006).
La parade nuptiale est classique des Syrmaticus : le mâle se tient dressé, le corps à la verticale, gonfle les plumes du cou et bat subitement des ailes tout en étalant sa longue queue à l’horizontale (Hennache & Ottaviani 2006).
Selon Wayre (1969), trois ou quatre nids, faits de brins de bambou, ont été découverts en milieu naturel à 1 ou 1,20 m de hauteur sur le tronc ou dans les branches d’arbres tombés au sol. Mais ce choix de nidification en hauteur ne semble pas guidé par les risques d’inondation comme l’a suggéré Johnsgard (1999). En effet, si la mousson et les pluies sont effectivement importantes à Taiwan, elles n’occasionnent pas d’inondations sur ces versants très pentus et escarpés. D’ailleurs les plus récentes études de Yao Cheng-te et Cara Lin Bridgman ont montré que cinq autres nids trouvés étaient tous construits sur le sol mais bien cachés sous des racines ou des rochers. Le critère principal semble donc être la dissimulation dans la végétation, sur le sol ou en hauteur selon la configuration et les disponibilités du terrain. D’après nos observations, en captivité, une fois sur deux, la femelle adopte le nichoir en hauteur, ou s’y réfugie en cas de poursuite.
Entre les années 1950 et 1980 Taiwan est passée pratiquement de l’âge de la féodalité à l’ère de l’électronique. Un tel développement économique associé à un système agraire beaucoup plus productif, sur fond de démographie sans cesse croissante et d’urbanisation galopante, ne pouvaient avoir que des répercussions néfastes sur la faune et la flore. Taiwan a effectivement préservé plus de 50 % de sa couverture forestière mais présente, en même temps, l’une des densités de population les plus élevées du monde avec plus de 450 habitants au km². En outre, les plaines et les collines du nord, de l’ouest et du sud de l’île ont été intensément cultivées (riz, canne à sucre, bananier), urbanisées et sillonnées de nombreuses routes. Puis d’autres routes ont été construites dans les forêtsd’altitude et l’on sait que la construction de telles voies d’accès sont souvent une porte ouverte aux braconniers et autres piégeurs. Madge et McGowan (2002) et Birdlife International (2004) attribuent à cette espèce le statut de « bientôt menacé ». Bridgman (1993), qui a consacré une thèse d’université au faisan mikado, a fait une estimation à 10 000 oiseaux dans le parc de Yushan.