Condor des Andes
Royaume
Phylum
Classe
Commande
Famille
ESPÈCES
Vultur gryphus
Taille de la population
10,000
Durée de vie
50 years
Poids
8-15
17.6-33
kglbs
kg lbs 
Longueur
100-130
39.4-51.2
cminch
cm inch 
Envergure
270-320
106.3-126
cminch
cm inch 

Vultur gryphus

Le Condor des Andes (Vultur gryphus) est une espèce d'oiseaux de proie diurnes de l'ordre des Accipitriformes. Il est parfois appelé Grand Condor des Andes, du fait de sa taille. Appartenant à la famille des Cathartidae, ce rapace charognard est la seule espèce du genre Vultur. Il vit en Amérique du Sud, tout le long de la Cordillère des Andes et des côtes du Pacifique. Par son envergure de 3,00 m à 3,20 mètres en moyenne, parfois plus de 3,20 m, il est le plus grand rapace et le plus grand oiseau volant terrestre du monde, n'étant aujourd'hui dépassé que par l'Albatros hurleur (Diomedea exulans), qui est pour sa part un grand oiseau marin pélagique, avec une envergure moyenne de 3,10 mètres, soit généralement de 2,5 à 3,5 m.

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C'est un grand vautour noir avec une collerette de plumes blanches autour de la base du cou et, en particulier chez le mâle, de grandes taches blanches sur les côtés. La tête et le cou sont presque déplumés et sont d'une couleur noire et rouge sombre. Ils peuvent recevoir brusquement un afflux de sang et donc changer de couleur en réponse à l'état émotionnel de l'oiseau. Chez le mâle, il y a une caroncule sous le cou et une grande crête sur le sommet de la tête. Contrairement à la plupart des oiseaux de proie, le mâle est plus grand que la femelle.

Vivant à des altitudes de 3 000 à 5 000 m, généralement sur des rochers inaccessibles, le condor est essentiellement charognard. Il préfère les grandes carcasses, telles que celles de cerfs, de bovins ou de camélidés des Andes (le lama et ses cousins).

Le Condor des Andes est un symbole national pour le Pérou, l'Argentine, la Bolivie, le Chili, la Colombie et l’Équateur et joue un rôle important dans le folklore et la mythologie des régions andines. Le condor est considéré comme quasi menacé par l'UICN. Il est menacé par la perte d'habitat et par l'empoisonnement résultant de la consommation de carcasses de bêtes mortes elles-mêmes empoisonnées. Des programmes de reproduction en captivité ont été mis en place dans plusieurs pays.

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Di

Diurne

Ca

Carnivore

Ch

Charognard

Ar

Arboricole

Te

Terrestre

Pr

Prédateur

Ni

Nidicole

Te

Territorial

Gr

Grégaire

Ov

Ovipares

Oi

Oiseaux planeurs

Pl

Planeur

Mo

Monogame

So

Social

Do

Dominant

Mi

Migrateur altudinal

A

commence avec

Apparence

Son envergure peut atteindre jusqu'à 3,50 mètres, mais elle est en moyenne de 3,00 mètres à 3,20 mètres. Sa taille moyenne est de 105 cm mais peut aller jusqu'à 130 cm avec un poids moyen observé de 9 kg à 12 kg. Mais contrairement aux autres rapaces la femelle est plus petite que le mâle pour une raison inconnue. Adulte, le mâle pèse entre 11 et 15 kg et la femelle entre 6 et 14 kg.

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Pour être précis sur cet oiseau champion du monde, le Condor des Andes est l'oiseau terrestre volant dont le poids moyen est le plus lourd du monde : soit 11,3 kg, avec le poids moyen de 12,5 kg pour le mâle et 10,1 kg pour la femelle. Par exemple, le mâle de la Grande Outarde, autre gros oiseau volant terrestre de l'Ancien Monde, peut parfois aller jusqu'à peser 20 kg (records avérés à 19 kg en Espagne et 21 kg en Mandchourie), mais avec un poids moyen d'espèce autour de 10 kg, en raison d'un fort dimorphisme sexuel (la femelle est beaucoup plus petite que le mâle, avec un poids moyen de 5,5 kg), et parce que les grands individus y sont plus rares que chez le condor. De même, le poids du Pélican frisé peut lui aussi aller jusqu'à 15 kg, mais avec un poids moyen pour les mâles entre 10,4 kg et 11,5 kg, et 8,7 kg pour les femelles, donc un poids moyen d'espèce en dessous de 10 kg. Et de plus c'est un oiseau aquatique, comme le Cygne trompette que le condor devance lui de justesse,.

De même, pour ce qui est des ailes, le Condor des Andes est l'oiseau volant dont la surface alaire est la plus grande du monde. Il est aussi l'oiseau terrestre volant qui a l'envergure la plus longue du monde (moyenne : 3,00 à 3,20 mètres, maximum : 3,50 mètres), n'étant dépassé que par l'Albatros hurleur (moyenne : 3,10 m, mais maximum : 3,70 m, pour un poids moyen d'espèce de 8 kg), le Pélican frisé (moyenne : 2,70 à 3,20 m, maximum : 3,50 m, lui aussi), mais ce sont là encore des oiseaux aquatiques ou pélagiques,.

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Vidéo

Distribution

Géographie

Le condor des Andes se trouve en Amérique du Sud dans la Cordillère des Andes, ainsi que sur les côtes du Pacifique Sud et quelques côtes de l'Atlantique. Au nord, il est présent au Venezuela et en Colombie mais il y est extrêmement rare ; il est surtout réparti au sud sur tout le long de la cordillère des Andes en Équateur, au Pérou, au Chili, en Bolivie et en Argentine jusqu'en Terre de Feu où il n'est pas rare de le voir voler au-dessus des nombreux fjords des canaux chiliens. Il a été observé à l'est de la péninsule Mitre, sur l'île des États. Son habitat est essentiellement composé de prairies ouvertes et alpines non boisées. Sur ces zones andines il vit de 3 000 jusqu'à plus de 5 500 m d'altitude. Mais le long des côtes, il peut vivre en haut des falaises surplombant l'océan.

Condor des Andes carte des habitats
Condor des Andes carte des habitats
Condor des Andes
Public Domain Dedication (CC0)

Habitudes et mode de vie

En exploitant les courants ascendants, il atteint parfois les 6 000 mètres d'altitude grâce à sa très grande surface alaire, ce qui a pour effet de le faire disparaître à l’œil nu dans l'azur, même par temps clair. Cette caractéristique en a fait pour les peuples précolombiens un intercesseur entre la terre et le ciel, un messager de transcendance, et par exemple « les Incas déposaient des momies dans ses nombreuses niches car ils croyaient que le condor transportait les âmes vers l’au-delà ».

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À l’atterrissage, le Condor des Andes laisse pendre ses pattes pour se freiner. Pour reprendre son envol, il court sur quelques mètres en battant des ailes afin de prendre la vitesse nécessaire pour s’élever dans les airs. Puis il passe la majeure partie de son temps à planer dans les courants thermiques créés par les vallées et les montagnes. Les ailes larges, les grandes rémiges indépendantes et agiles ayant quasiment un rôle de gouvernes d'avion, ainsi que la peau ultrafine et rosée de son crâne qui peut ressentir les plus infimes variations de pression atmosphérique, sont bien adaptées à ce type de vol. Une fois en vol, il se sert de ses grandes rémiges primaires (longues plumes en bout d'aile) pour contrôler sa progression en faisant varier la quantité d’air passant entre elles. Il peut par exemple les écarter, car elles présentent une émargination importante comme celles des aigles, ou même les orienter individuellement (verticalement/horizontalement/en biais) pour réduire (lors d'un battement vers le haut par exemple) ou augmenter au choix la résistance de l'air, et gérer finement, de manière différenciée et optimale, la portance. Leur pointe flexible réduit aussi les turbulences qui pourraient déstabiliser l'équilibre subtil du vol de ce grand voilier planeur. Il utilise au maximum les courants ascendants et ne pratique que très rarement le vol battu, dans le but déjà évoqué de préserver son énergie, car après une trentaine de battements d'ailes il est déjà épuisé.

Malgré cela, grâce à sa science du vol plané, grâce aussi à sa morphologie bien adaptée, à son éducation longue assurant une bonne transmission inter-générationnelle permettant la constitution d'une véritable « culture du vol à voile » et une bonne connaissance de son environnement, le condor est expert pour se frayer un difficile chemin dans le labyrinthe des glaciers et des grands canyons andins, en rasant leurs parois vertigineuses, malgré la complexité des courants et des tourbillons engendrés par le relief. Et ceci fait de lui l'un des charognards les plus performants dans le recyclage de la matière vivante.

Le Condor des Andes, comme ses cousins les vautours de la Famille des Cathartidés, est presque silencieux. En effet, ce groupe n’a pas de syrinx ni les muscles qui lui sont associés, et il ne peut pas crier puissamment comme l'aigle, par exemple.

Il peut néanmoins produire des bruits faibles mais étranges tels que des sifflements, des sons résonnants et des sortes d’éternuements. « Ils sont plus bruyants pendant la saison de reproduction, et sont alors capables de lancer des séries de sifflements et de ronflements, notamment lors de la défense du site de nidification », qui est à même le sol ou dans des niches à flanc de paroi. « Lors de la parade nuptiale, la peau nue du cou devient jaune vif ; les partenaires vont et viennent les ailes étendues, tout en poussant cris mélodieux, puis se lissent mutuellement le plumage jusqu’à ce que l’un des deux oiseaux s’envole de la falaise. Ils peuvent alors se poursuivre en vol »,.

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Comportement saisonnier
Appel d'oiseau

Régime et nutrition

Le Condor des Andes est principalement un charognard qui se nourrit de cadavres d'espèces diverses, notamment ceux de la famille des camélidés tels la vigogne, l'alpaga, le lama ou bien le guanaco, mais aussi de cadavres de bétail comme les moutons ou les bœufs. Il repère les dépouilles lors de ses « tournées d'inspection » systématiques de son territoire, raison de ses longues séances de vol planant couvrant de grandes étendues, et grâce à sa vue exceptionnellement perçante ; mais le condor des Andes possède un odorat très médiocre par rapport à celui d’autres oiseaux, par exemple si on le compare avec le Grand Urubu, son pourtant proche cousin de la famille des Cathartidés. Ce fait est d'ailleurs à l'origine de singuliers cas de coopération, ou mutualisation symbiotique, entre charognards : en effet ses cousins plus petits, les Urubus, surtout les vautours du genre Cathartes (Urubu à tête rouge, et Grand Urubu), avec qui il partage une bonne partie de son aire de répartition, sont experts pour repérer olfactivement les charognes, ce dont il n'est pas capable, car ils sont en mesure de capter l'odeur du mercaptan éthylique, un gaz produit par la décomposition des animaux morts grâce à leur zone olfactive cérébrale particulièrement développée, raison pour laquelle ils volent souvent près du sol ou au ras de la canopée. Le Condor des Andes, pour sa part, grâce à sa vue très perçante, a plutôt intérêt à prospecter sa nourriture du plus haut possible pour élargir son point de vue, se donner un panorama d'ensemble et ainsi repérer les mouvements et regroupements de ses cousins urubus plus faciles à distinguer que les carcasses elles-mêmes, pour déterminer à quel moment ils ont trouvé une charogne. Ils lui servent donc en quelque sorte de balise, ou de signaux à distance. Les urubus en revanche, plus petits et moins forts que le condor, ont besoin de lui, de ses chiquenaudes et de son bec puissants, pour attaquer et déchirer le cuir résistant d'une carcasse fraîche, ce qui leur permet d'ajouter à leur menu des carcasses de grands animaux (bovins, camélidés), qu'ils ne pourraient pas ouvrir sans lui. En dehors du fait que la taille du condor lui permet de s'imposer en premier dans ce festin partagé, c'est aussi pour cela que les urubus lui laissent volontiers la priorité, ce qui a aussi l'avantage d'éviter des conflits qui seraient coûteux en énergie comme on l'a vu. D'ailleurs, on a observé que l'arrivée en dernier des condors sur la zone de la dépouille provoque une excitation visible parmi les espèces plus petites de vautours présents. « L'activité des grands condors pour ouvrir la carcasse semble déclencher un véritable « festin frénétique » chez les petits charognards, durant lequel toute hiérarchie et toutes relations habituelles de dominance sont temporairement suspendues, ».

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Le territoire d'exploration du Condor des Andes pour la recherche de nourriture est d'autant plus vaste qu'il vole pas moins de 320 km par jour et à très haute altitude. Le condor se nourrit de chair fraîche mais il ne rechigne pas non plus à se nourrir de chair en état de décomposition avancée.

Sur les côtes du Pacifique, notamment celles de Patagonie, son alimentation est complétée par des charognes de phoques et de poissons mais aussi d'œufs d'oiseaux de mer, cétacés échoués, grands oiseaux de mer morts, etc. Le Condor des Andes est sédentaire et ne migre donc pas, mais il peut couvrir de grandes distances pour se nourrir et trouver des carcasses. Par exemple, lors de la mise bas des éléphants de mer du sud ou des lions de mer de Patagonie (Otaria flavescens) sur les plages de ces côtes, il fait parfois un long voyage de plusieurs centaines de kilomètres pour se repaître du placenta abandonné de ces mammifères, sans que l'on sache encore exactement comment il en repère le lieu exact et le moment opportun à si grande distance, si ce n'est par une mémoire exceptionnelle, qu’il transmettrait de plus à sa descendance.

Il lui arrive —rarement et s’il y est contraint par le manque de carcasses—, de s'attaquer à une proie vivante mais seulement si elle est jeune, malade et de taille moyenne ou bien plutôt de petite taille comme des souris, des marmottes, des petits oiseaux, des lapins, des insectes, des lézards. Faute de nourriture, il peut jeûner au pire jusqu'à deux semaines comme on l'a vu. Comme on l'a vu, son orteil postérieur est situé trop haut pour pouvoir se refermer, ses serres ne sont donc pas préhensiles et elles sont émoussées, ce qui l'empêche d'attaquer, d'emporter, de clouer au sol ou bien encore de déchiqueter une éventuelle proie par leur truchement. Le condor a donc recours à son puissant bec crochu pour dépecer ses proies, les maintenant seulement au sol sous son propre poids pour une courte durée. Dans ces cas rares il est éventuellement capable de commencer à consommer sa proie encore vivante. Mais il doit la consommer sur place, car il ne pourrait pas même emporter un petit lapin. Et il est exclu qu'il puisse tuer des animaux de la taille d'un mouton, d'un lama ou d'une vache. En moyenne, il se nourrit de 900 grammes de viande par jour. Si cet oiseau mange trop, il sera incapable de s'envoler à même le sol ; il devra attendre le processus de digestion, et, en cas d’alerte ou de danger, dégurgiter son repas. S'il n’y parvient pas, le condor s’immobilise totalement en ouvrant complètement ses ailes. Cette difficulté est à l'origine des pratiques de chasse au piégeage dont il était victime, car il était un trophée recherché par certaines populations autochtones.

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Habitudes d’accouplement

COMPORTEMENT D’ACCOUPLEMENT

La saison de reproduction a lieu de février à juin au Pérou, et en septembre-octobre au Chili. Les condors vivent et se reproduisent en altitude, entre 3000 et 5000 m.

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Le nid, assez sommaire, consiste en quelques brindilles posées à même le sol tout autour de l’œuf, dans un creux de rocher ou une niche inaccessibles à flanc de paroi. La femelle dépose un seul œuf (très rarement deux), de couleur blanc-bleuâtre et pesant 280 g pour une longueur de 75 à 100 mm,.L’incubation est assurée par les deux adultes, mais principalement par la femelle ; le mâle néanmoins s'implique fortement dans la reproduction : on a observé des comportements par lesquels il force la femelle à lui laisser la place pour prendre la relève et couver à son tour, la chassant même parfois hors du nid avant comme après l'éclosion ; il est fréquent aussi que les mâles nourrissent le poussin plus souvent que la femelle (toujours par régurgitation).

L'incubation dure entre 55 et 58 jours. D'autres sources indiquent un laps de temps de deux à trois mois entre la ponte et l'éclosion. Dans ce cas il a été remarqué que le ou les deux premiers mois, un des deux parents est toujours présent au nid, puis pour le temps restant d'incubation, ils continuent à se relayer au nid mais passent graduellement plus de temps hors du nid, sans trop s'éloigner du site de nidification.

Si l’œuf ou le poussin sont perdus, un autre œuf vient le remplacer rapidement. Les éleveurs et les chercheurs exploitent parfois ce comportement pour doubler le taux de reproduction et réhabiliter autant que possible la démographie de l'espèce, en capturant le premier œuf pour le couver et l'élever artificiellement, laissant aux parents le soin d'élever le second œuf.

Le Condor des Andes atteint sa maturité sexuelle entre six et sept ans, et la femelle ne pond qu'un œuf tous les deux ans : ce faible taux de reproduction, lié à la longueur du cycle, se retrouve chez d'autres espèces à longévité importante n’ayant que peu d’ennemis. Mais celui-ci expose l'espèce à une situation de relative fragilité reproductive, en partie compensée par sa longévité exceptionnelle et par les soins dont le couple entoure longtemps son poussin, dont la maturation est assez lente et l'éducation longue : son apprentissage consiste à mémoriser la configuration du terrain, les itinéraires lointains, à savoir débusquer la nourriture, à éviter les dangers. Mais pour devenir indépendant, il doit avant tout perfectionner sa technique de vol par une longue pratique, incluant, par jeu, des « combats aériens » spectaculaires mais sans violence véritable entre jeunes. « Ce n’est pas avant six ans que le jeune condor perd ses plumes d'un marron sale pour se parer de l'étonnant plumage blanc et noir de l'adulte ». Le jeune est nourri par les deux adultes pendant plus d’un an, bien qu’il soit capable de voler vers l’âge de 6 mois. Généralement, il ne quitte pas vraiment ses parents avant la ponte de l’œuf suivant à la fin du cycle de deux ans. Donc, « la reproduction étant particulièrement lente, si trop d’adultes sont tués, la population décroît très rapidement ».

D'autant que le Condor des Andes est monogame : « comme l'albatros et le cygne, il est un amant fidèle. Une fois accouplé, il restera avec sa compagne la vie entière, indifférent aux tentations qui pourraient briser son couple » (Emmanuel Monnier, Science & Vie n° 1221]. On a même observé qu'il est parfois fidèle par-delà la mort : si l'un des deux partenaires meurt, l'autre maintient son « veuvage » et ne s'accouple plus. Mais le plus souvent, le survivant se met en quête d'un autre conjoint ; néanmoins, comme l'observe Michel Raymond dans le même article, plus la monogamie qui règne dans une espèce est stricte (comme c'est le cas chez le condor), plus le mâle ou la femelle qui voudrait adopter une autre stratégie (ou bien se « remarier ») aura du mal, puisque tous les partenaires sont déjà pris, et les cartes non rebattues à chaque saison des amours.

On peut voir aujourd'hui assez facilement dans certains lieux préservés des Andes le couple de condors donner son splendide spectacle et planer majestueusement de concert en tournoyant et se croisant, parfaitement synchrones, et s'élevant par paliers en milieu de journée grâce aux courants d'air ascendants qui se forment du fait de la chaleur du soleil, par exemple au lieu-dit et mirador naturel de la Cruz del Cóndor dans le Cañon de Colca au Pérou, l'un des plus profonds au monde, aujourd'hui réserve naturelle pour le condor.

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Population

Effectif de la population

Estimée par l'UICN en 2009 à environ 10 000 individus sur une aire de répartition de 2 540 000 km2, la population du condor des Andes est en décroissance continuelle depuis son enregistrement en 1977 à la liste des espèces menacées. Elle ne serait plus en 2018 que de 6 700 individus en Amérique du Sud.

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Il aurait quasiment disparu du Venezuela et de Colombie, et même en Équateur on estime sa population à une centaine d'individus en liberté seulement. Dans la partie Nord de son aire de répartition, où la population est en fort déclin, il semble selon plusieurs études que la raréfaction de sa nourriture en zone sauvage soit le problème majeur. Celle-ci inciterait le condor, malgré son caractère farouche, à se rapprocher des routes et à chercher sa nourriture sur les cadavres des animaux victimes de la circulation automobile, ce qui accroît le risque d'être lui-même fauché par un véhicule.

Nonobstant l'UICN a classé cette espèce en catégorie NT (quasi menacée), principalement du fait de sa chasse par l'homme sur une population d'espèce très faible. D'ailleurs la CITES a inscrit cette espèce dans sa liste d'oiseaux dont la survie est gravement menacée.

Le Condor des Andes est en effet menacé par les empoisonnements indirects utilisés pour les prédateurs, et par le plomb contenu dans les carcasses. Le recul des grands prédateurs (puma, jaguar), qui lui fournissaient des carcasses dont il consommait les restes, a aussi raréfié ses sources de nourriture. Les dérangements par l'homme, la réduction et la désertification de son habitat, la raréfaction de ses proies sauvages remplacées par la consommation de carcasses d'animaux domestiques (ce qui peut le désigner à la vindicte des éleveurs), la chasse illégale et la persécution jouent un rôle important dans le déclin de cette espèce.

De plus, les empoisonnements de condors dus aux pesticides se multiplient ces dernières années en Argentine, notamment à cause de l'utilisation du carbofuran, un insecticide interdit en France en 2008 à cause de sa dangerosité, ainsi qu'en témoigne un article de 2018 au titre éloquent : « 34 condors des Andes empoisonnés en Argentine par un pesticide » (avec plusieurs moutons et chèvres, ainsi qu'un puma : c'était probablement lui qui était ciblé par les éleveurs, avec leur carcasse empoisonnée, pour protéger leurs troupeaux ; la mort des condors ne serait ainsi qu'un dégât collatéral). Ces épisodes massifs de morts en groupe sont dus aux habitudes collectives d'alimentation des condors déjà évoquées. Et ils inquiètent les spécialistes à cause du faible taux de natalité des condors des Andes : on l'a vu, la lenteur et la rareté de son cycle reproductif, ainsi que ses mœurs reproductives (dont la fidélité des couples), font que la croissance de l’espèce est très lente, et donc que la résilience de sa courbe démographique est longue à venir après ces épisodes de morts collectives (qu'on voudrait croire vraiment accidentelles). Dans ce contexte, « la disparition de 34 spécimens, dont 30 adultes en âge de se reproduire, est une perte inestimable ». D'autant que si le couple de condors n'est pas touché en même temps, le conjoint survivant, parfois fidèle par-delà la mort comme on l'a vu, ne se reproduira peut-être plus lui non plus : avec un seul mort, ce serait ainsi deux adultes qui seraient stérilisés, ce qui multiplie l'effet dévastateur de ces empoisonnements. Alors, interrogé par Birdlife, Sergio Lambertucci, directeur du Groupe de recherches en biologie de la conservation (Group of Researchers in Conservation Biology GRINBIC, from the Argentine Research Council, INIBIOMA-CONICET), déclare même que « les Condors des Andes ne peuvent survivre à ces taux de mortalité ; l'usage du poison doit absolument être arrêté, si nous voulons continuer à contempler les condors survolant les cimes andines ».

C'est pourquoi l'association Aves Argentinas se bat depuis 2017 pour l’adoption d’une loi sur la traçabilité des pesticides. « Le principe : tenir un registre à la fois des éleveurs ou agriculteurs acheteurs, mais également des produits toxiques vendus ; édicter une réglementation urgente (avec surveillance) sur l’utilisation, la fabrication, la formulation, le fractionnement, le stockage, le transport, le marketing, la publicité d’affichage, ainsi que l’utilisation et l’élimination sécures des déchets ou résidus de ces produits toxiques ». Au-delà, les associations luttent pour l’application de nouvelles technologies moins polluantes et moins dangereuses : « en effet, les pesticides sont non seulement coupables d’empoisonner la faune sauvage, mais ils pénètrent également dans les sols, contaminant les nappes d’eau. Le carbofuran pour sa part, est responsable de 66 des 90 derniers décès de condor recensés ».

De même, la fondation argentine Bioandina a lancé en 2003 un programme international de réintroduction de Condors des Andes dans certaines régions de la côte Atlantique comme dans la petite localité argentine de Sierra de Pailéman, dans la province de Rio Negro en Patagonie. Cette action, nommée « Retour du condor à la mer » a permis la réintroduction de 24 condors entre 2003 et 2007.

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Coloring Pages

Références

1. Condor des Andes article sur Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Condor_des_Andes
2. Condor des Andes sur le site de la Liste Rouge de l'UICN - https://www.iucnredlist.org/species/22697641/181325230
3. Xeno-canto le chant des oiseaux - https://xeno-canto.org/586591

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